Le président Nkurunziza promulgue une loi criminalisant l’homosexualité
Le président burundais Pierre Nkurunziza a promulgué mercredi une loi qui fait de l’homosexualité un crime. Désormais, les relations entre personnes de même sexe seront passibles de trois mois à deux ans de prison. Les associations de défense des droits de l’Homme montent au créneau.
Le président burundais a promulgué mercredi une loi criminalisant l’homosexualité, ont annoncé samedi dans un communiqué 63 organisations internationales et nationales de défense des droits de l’Homme qui appellent le président Pierre Nkurunziza à revenir sur sa décision.
"Au regard du nouveau code pénal, promulgué par le président Pierre Nkurunziza le 22 avril, les pratiques sexuelles entre personnes du même sexe deviennent illégales pour la première fois dans l’histoire du Burundi", indique le communiqué.
Le texte, diffusé par Human Rights Watch (HRW), précise qu’au regard de cette nouvelle loi, l’homosexualité est désormais passible de trois mois à deux ans de prison.
Pas de confirmation officielle
Interrogé par l’AFP, une source de la présidence a confirmé la promulgation de la loi, qui n’a fait l’objet d’aucune communication officielle.
"Le Burundi a, de manière décevante, fait un pas en arrière en légalisant la discrimination", a estimé dans le communiqué Scott Long, responsable de la section des Droits des Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres pour HRW.
"Le gouvernement s’est réfugié derrière la ‘coutume’ et la ‘culture’ pour justifier cette mesure répressive mais il ne peut y avoir de justification à la privation d’une partie des Burundais de leurs droits fondamentaux", a-t-il ajouté.
Abolition de la peine de mort
La promulgation de ce texte de loi était attendue après le vote décisif de l’assemblée nationale mi-mars qui avait adopté le texte à la quasi-unanimité.
Le 6 mars, entre 10. 000 et 20. 000 personnes avaient manifesté à Bujumbura en faveur de cette loi et à l’appel du parti présidentiel burundais, soit la plus grosse manifestation au Burundi depuis 2005. En même temps, plusieurs églises protestantes, de plus en plus influentes au Burundi, avaient également plaidé pour cette mesure.
Le nouveau code pénal consacre par ailleurs l’abolition de la peine de mort au Burundi et intègre des dispositions de droit international contre le génocide, les crimes contre l’humanité et de guerre, la torture, qui étaient jusqu’à présent absentes du droit burundais et ont été approuvées en novembre 2008.
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