RDC : au moins 129 morts dans la tentative d’évasion de la prison Makala

La tentative d’évasion spectaculaire de la prison de Makala à Kinshasa, où des tirs ont retenti dans la nuit de dimanche à lundi, a fait au moins 129 morts et 59 blessés, selon le ministre de l’Intérieur.

La prison de Makala, à Kinshasa, en RDC. © DR

La prison de Makala, à Kinshasa, en RDC. © DR

Publié le 3 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Le bilan de la tentative d’évasion dans la prison de Makala, à Kinshasa, qui a eu lieu dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 septembre, est estimé à au moins 129 morts, dont 24 personnes tuées par balles, a déclaré mardi le ministre de l’Intérieur. « Le bilan provisoire sur le plan humain s’élève à 129 morts dont 24 par balles après sommation », a affirmé Jacquemain Shabani dans une déclaration vidéo transmise à la presse, faisant également état de 59 blessés. Lundi, en début de journée, le vice-ministre de la Justice avait évoqué uniquement deux morts, alors que les vidéos qui nous parvenaient de la prison montraient des cadavres entassés dans la cour.

La prison de Makala est le plus grand centre pénitencier de la RDC. Construite en 1957 à l’époque coloniale, elle n’a depuis connu aucune rénovation, et est de fait très peu entretenue. Seul centre carcéral d’une capitale aux 13 millions d’habitants, Makala a une capacité d’accueil de 1 500 détenus, mais en abrite près de 15 000.

Plan de la prison de Makala. © Jeune Afrique

Plan de la prison de Makala. © Jeune Afrique

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Le correspondant de Jeune Afrique Stanis Bujakera Tshiamala, un temps incarcéré dans cette prison, avait réussi à documenter l’insalubrité des lieux, la surpopulation carcérale et les conditions dégradées de détention qui seraient à l’origine des émeutes qui ont dégénéré dans la nuit de dimanche à lundi, selon les témoignages recueillis par JA.

Selon la version que nous a livrée un détenu sous couvert d’anonymat, tout serait parti du pavillon 11. À l’issue d’une énième coupure de courant, certains détenus, manquant d’air dans leurs cellules surchargées, auraient entrepris d’en forcer les portes pour pouvoir respirer. D’autres pavillons leur auraient ensuite emboité le pas. « Ce n’était pas planifié, c’était un mouvement spontané », a insisté notre interlocuteur.

Une version confirmée par un ministre congolais interrogé par JA, qui évoque lui aussi une coupure de courant et un mouvement de colère, mais qui soutient que certains prisonniers ont tenté d’en profiter pour mettre à exécution un projet d’évasion. Un responsable de la prison avait indiqué à Jeune Afrique lundi matin que « tous les prisonniers qui ont tenté de quitter Makala ont été tués ».

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