Liban : arrestation de Riad Salamé, ex-gouverneur de la Banque centrale

Le banquier franco-libanais a été arrêté à Beyrouth ce mardi 3 septembre. Soupçonné de détournement de fonds publics et de corruption, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis en 2023 par la justice française.

L’ancien banquier central libanais Riad Salamé à Beyrouth en décembre 2021. © Joseph Eid/AFP

L’ancien banquier central libanais Riad Salamé à Beyrouth en décembre 2021. © Joseph Eid/AFP

Publié le 3 septembre 2024 Lecture : 1 minute.

L’ancien gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, soupçonné de corruption dans son pays et à l’étranger, a été arrêté mardi à Beyrouth, a indiqué à l’AFP une source judiciaire. Âgé de 74 ans, il a été « arrêté après avoir été entendu pendant trois heures par le procureur général au sujet de soupçons de détournement de fonds de la BDL dépassant 40 millions de dollars », a précisé cette source qui a requis l’anonymat. Riad Salamé a été gouverneur de la banque centrale de 1993 jusqu’en juillet 2023. Beaucoup l’accusent d’être responsable, aux côtés des dirigeants politiques auxquels il est étroitement lié, de l’effondrement de l’économie au Liban.

Suspecté de détournement massif de fonds publics libanais et de s’être constitué un riche patrimoine immobilier et financier, l’ancien banquier franco-libanais se défend de toute malversation. C’est la première fois qu’il comparaît en justice depuis l’expiration de son mandat, le 31 juillet 2023. Aucun successeur ne lui a été trouvé en raison de la crise politique dans le pays, et le premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, est depuis chargé de combler l’intérim.

la suite après cette publicité

Dès 2016, Riad Salamé s’était lancé dans des montages financiers comparés à une « pyramide de Ponzi ». Fin 2019 commence l’effondrement qui fera perdre à la livre libanaise plus de 98 % de sa valeur et privera les épargnants de tout accès à leurs économies dans les banques. Riad Salamé, qui n’a pas répondu à une convocation d’un juge français en mai 2023, faisait depuis l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Alors que le Liban refuse d’extrader ses ressortissants, la justice allemande a de son côté annulé en juin dernier un mandat d’arrêt contre l’ex-gouverneur de la BDL, sans pour autant boucler l’enquête à son encontre. Les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont imposé des sanctions économiques pour corruption contre lui, Washington estimant que ses « actions corrompues et illégales ont contribué à l’effondrement de l’État de droit au Liban ».

(avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires