Au Mali, un proche du Premier ministre libéré de prison
Un proche du Premier ministre malien, Choguel Maïga, a été libéré de prison après avoir purgé une condamnation pour avoir signé un document ouvertement critique de la junte au pouvoir.
Boubacar Traoré avait été placé en détention le 28 mai après la publication d’un communiqué s’opposant fermement à un éventuel maintien des militaires au pouvoir pendant plusieurs années supplémentaires. Il était le signataire de ce document émanant de la faction du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) restée fidèle au Premier ministre, Choguel Maïga.
« Tu es un héros »
Il avait été condamné début juillet par le pôle de lutte contre la cybercriminalité du tribunal de Bamako à un an de prison ferme pour « atteinte au crédit de l’État », « diffusion de propos mensongers de nature à perturber la paix publique » et « outrage à magistrat ». Le 2 septembre, sa peine a été commuée en appel à trois mois de prison, ce qui a entraîné sa libération.
La publication du communiqué incriminé passait pour susceptible de consommer la rupture entre le Premier ministre et les militaires qui l’ont nommé et lui laissent une capacité d’action minime. Choguel Maïga a endossé le contenu du texte, mais il est resté à la tête du gouvernement.
« Pour tout le monde, tu es un héros aujourd’hui », a déclaré le Premier ministre venu rendre visite à Boubacar Traoré à sa sortie de prison, selon une vidéo partagée par sa famille. « Il ne faut rien regretter de ce que vous avez dit et de ce que vous avez fait car il n’y a rien d’ostentatoire là-dedans, d’insultant, et vous avez gardé la reconnaissance éternelle aux forces de sécurité », a-t-il ajouté.
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Les expressions d’opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l’unité nationale et les mesures répressives. Dix opposants avaient été écroués le 24 juin pour « complot contre les autorités légales » après avoir appelé à un retour des civils au pouvoir.
(Avec AFP)
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