Deux manifestants pro-Ravalomanana tués et 13 autres blessés

Deux partisans du président évincé de Madagascar Marc Ravalomanana ont été tués lundi et au moins 13 blessés, en majorité par balle, à l’issue d’une manifestation violemment réprimée par les forces de l’ordre à Antananarivo, a-t-on appris de source hospitalière.

Publié le 20 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

Le cadavre d’un manifestant était entreposé lundi après-midi dans la morgue du principal hôpital de la ville, HJRA, a constaté un journaliste de l’AFP.

Interrogé par l’AFP, un médecin urgentiste de l’hôpital, Lary Tiana Rabary, a indiqué que l’autopsie déterminerait si la victime, touchée à la tête, a été tuée par une balle ou un éclat métallique.

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Lundi soir, le chef des urgences de l’HJRA, Cornell Rafolohanitrarivo, a fait état par téléphone à l’AFP de "deux morts", sans plus de précisions.

A l’extérieur du service des urgences, une liste de 12 blessés était affichée, dont cinq en réanimation et deux en neurologie.

Plusieurs sources hospitalières ont précisé que 13 blessés, dont une grande majorité par balle, avaient été admis à l’hôpital.

Grenades lacrymogènes, tirs de sommation

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Les forces de l’ordre ont dispersé à plusieurs reprises lundi après-midi des groupes de partisans de M. Ravalomanana, à coups de grenades lacrymogènes et de tirs de sommation.

Plusieurs milliers de manifestants pro-Ravalomanana s’étaient une nouvelle fois rassemblés lundi midi "Place de la démocratie", un parc du centre de la capitale où ils réclament quasi-quotidiennement le retour de M. Ravalomanana au pouvoir.

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Le cortège s’est ensuite déplacé vers la Haute cour constitutionnelle où une délégation a demandé à l’institution des "explications sur la mise en place de la Haute autorité de transition" au regard de la Constitution.

Les partisans de M. Ravalomanana se sont ensuite dirigés vers le tribunal de grande instance, qui était fermé, pour y déposer une lettre au procureur de la République protestant contre la saisie, dimanche soir par des militaires, d’équipements de transmission de Radio Mada, Radio Fahazavana et Télé Mada, trois médias proche de l’ex-président.

Les forces de l’ordre sont alors intervenues pour disperser les manifestants à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes.

Affrontements entre forces de l’ordre et manifestants

Des affrontements ont ensuite opposé jusqu’en fin d’après-midi les forces de l’ordre à des groupes de manifestants mobiles qui leur lançaient des cailloux, dans le quartier du lac Anosy, regroupant de nombreux ministères.

Lâché par l’armée et confronté à la pire crise qu’il ait connue depuis son arrivée à la tête du pays en 2002, M. Ravalomanana avait remis ses pouvoirs à un directoire militaire le 17 mars. Ce directoire les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, alors chef de l’opposition, et désormais à la tête d’une Haute autorité de transition (HAT).

L’UA, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et l’Organisation internationale de la Francophonie ont suspendu Madagascar. Les Occidentaux ont condamné ce qu’ils considèrent comme un "coup d’Etat".

La crise politique dans la Grande Ile a entraîné la mort de plus d’une centaine de personnes depuis fin janvier et paralyse l’économie.

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