Durban II : Ban ki-Moon déplore l’absence d’une dizaine de pays

Le secrétaire général des Nations Unies a déploré l’absence d’une dizaine de grands pays à la conférence sur le racisme Durban II, qui s’est ouverte ce lundi à Genève, en Suisse. Les Etats qui n’ont pas fait le déplacement craignent notamment des dérives antisémites.

Publié le 20 avril 2009 Lecture : 3 minutes.

La Conférence de l’ONU sur le racisme "Durban II" s’est ouverte lundi à Genève en l’absence d’une dizaine de poids lourds de la communauté internationale, dont les Etats-Unis, a déploré le secrétaire général des Nations Unies qui s’est dit "profondément déçu".

M. Ban Ki-moon a ouvert la Conférence dans un climat de tension par crainte de dérapages antisémites liés à la présence du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui doit s’adresser à l’assemblée dans l’après-midi.

la suite après cette publicité

Ban Ki-moon a rencontré le président iranien a indiqué la porte-parole des Nations Unies Marie Heuzé. "La rencontre se poursuit en ce moment", a précisé Mme Heuzé en milieu de journée (10H00 GMT).

"Je suis profondément déçu (. . . ). Certaines nations qui, de droit, devraient aider à tracer la voie vers un avenir meilleur, ne sont pas là", a regretté M. Ban dans son allocution d’ouverture au Palais des Nations.

"Hors de ces murs, des groupes d’intérêt de nombreuses obédiences politiques et idéologiques se sont opposés dans un climat d’acrimonie. Eux aussi devraient être avec nous et parler", a-t-il ajouté.

"Moins de confrontation et plus de dialogue"

la suite après cette publicité

Pour M. Ban, la conférence, qui doit assurer le suivi de celle, houleuse et très controversée de Durban, en 2001 en Afrique du Sud, devrait être placée sous le signe d’une "nouvelle ère de multilatéralisme" et se caractériser par "moins de confrontation et plus de dialogue, moins d’idéologie et plus de compréhension mutuelle".

Car "aucune société est immunisée" contre le racisme, qu’elle soit riche ou pauvre", a encore déploré le secrétaire général.

la suite après cette publicité

Le phénomène peut prendre une forme "institutionnalisée, comme l’Holocauste nous le rappelle constamment".

Mais le racisme peut se manifester de manière moins formelle "comme l’antisémitisme (. . . ) ou plus récemment l »islamophobie’".

Dans un communiqué publié avant la conférence, M. Ban a "condamné le déni de l’Holocauste et ceux qui minimisent l’importance de l’Holocauste".

A la veille de la conférence, M. Ahmadinejad avait qualifié dimanche Israël de "porte-drapeau du racisme".

Dans ce contexte pesant, les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, l’Italie et l’Allemagne ont finalement annoncé qu’ils ne participeraient pas à la conférence.

Rappel de l’ambassadeur d’Israël en Suisse

Les Pays-Bas et l’Australie redoutent ouvertement que la réunion ne soit l’occasion d’attaques antisémites du type de celles qui avaient gravement entaché la réunion de 2001, entraînant le départ fracassant des Etats-Unis et d’Israël.

La France et la Grande-Bretagne ont de leur côté annoncé dimanche qu’elles seraient présentes à Genève, quoiqu’au niveau de leur ambassadeur.

Israël et le Canada avaient, quant à eux, fait savoir de longue date qu’ils ne seraient pas présents.

Israël a rappelé lundi pour consultations son ambassadeur à Berne après une rencontre entre le président suisse Hans-Rudolf Merz et son homologue iranien dimanche en marge de la conférence, ont indiqué des sources officielles israéliennes.

Outre les craintes liées aux propos de M. Ahmadinejad, la plupart des pays occidentaux butent sur le projet de déclaration finale – élaboré par les diplomates, qui semblait pourtant avoir obtenu un consensus – s’inquiétant d’atteintes à la liberté d’expression.

Le document, entériné vendredi par le comité préparatoire de la conférence, ne fait pourtant plus mention d’Israël ni de la diffamation des religions, deux "lignes rouges" pour les Occidentaux, tandis que le paragraphe sur la mémoire de l’Holocauste était maintenu contre l’avis de l’Iran.

La Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Navi Pillay a d’ailleurs "exprimé (sa) gratitude à la délégation de Palestine ainsi qu’à l’Organisation de la Conférence islamique pour la flexibilité dont ils ont fait preuve".

"J’espère que les Etats-membres qui, à mon grand regret, ne sont pas ici se joindront malgré tout aux efforts pour rendre tangibles les changements dans les vies des victimes du racisme", a déclaré Mme Pillay, qui assure le secrétariat général de la conférence.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires