Mise en examen du légionnaire ayant tué 4 personnes

Le légionnaire qui a tué le 7 avril au Tchad deux de ses camarades, un soldat togolais et un civil tchadien a été mis en examen vendredi pour « assassinats » et « homicides volontaires ». Le jeune homme « regrette bien évidemment son geste et coopérera avec la justice », selon son avocat.

Publié le 17 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

Le légionnaire soupçonné d’avoir tué quatre personnes, dont deux autres légionnaires, le 7 avril à Abéché (Tchad) a été mis en examen vendredi au Tribunal aux armées de Paris (TAP) pour "assassinats" et "homicides volontaires", a-t-on appris de sources concordantes.

Agé de 27 ans, soldat de deuxième classe de la Légion étrangère d’origine brésilienne, il a été mis en examen pour les "assassinats" de deux autres légionnaires et pour "homicides volontaires" sur un soldat togolais de la Mission des Nations unies en Centrafrique et au Tchad (Minurcat) et un civil tchadien, selon ces mêmes sources.

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Il était présenté vendredi en fin de soirée à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui devait décider de son éventuel placement sous mandat de dépôt, requis par le parquet.

"Brimades, violences, harcèlement, menaces de mort"

Le parquet du TAP, compétent pour les crimes et délits commis par les militaires sur les théâtres d’opérations extérieures, avait ouvert une information judiciaire vendredi en début de soirée pour "assassinats", "homicides volontaires" et "détention d’armes et de munitions".

"Il a un discours cohérent pour expliquer son geste, à savoir les brimades à répétition, les violences, le harcèlement, les menaces de mort des caporaux et des sergents et les moqueries du fait notamment de ses croyances religieuses, chrétiennes évangéliques", a déclaré son avocat, Me Eric Morain.

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Le légionnaire "regrette bien évidemment son geste et coopérera avec la justice", a ajouté l’avocat.

Selon une soeur du légionnaire, ce dernier était "déprimé et avait très peur". Il est issu d’un milieu chrétien "évangélique" et est un "homme intègre" qui aidait financièrement sa famille, avait-elle expliqué le 9 avril sur la chaîne d’information brésilienne Globo News. Elle avait ajouté que son frère était "comme harcelé" par ses camarades de la Légion.

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Le légionnaire avait passé "un examen psychologique lors de son intégration" dans l’armée française en février 2007 et "tous les examens psycho-techniques ne démontraient aucun problème particulier", avait rapporté le 8 avril le ministre de la Défense, Hervé Morin.

Sanctionné pour "absence irrégulière"

Il avait toutefois été sanctionné pour "absence irrégulière" lors d’une mission à Djibouti.

Le légionnaire avait été transféré vendredi après-midi en France en provenance du Tchad.

Il avait été arrêté le 9 avril par la gendarmerie tchadienne alors qu’il tentait de se ravitailler en eau après 48 heures de fuite dans la région aride d’Abéché (est du Tchad). Il avait été remis lundi soir par les autorités tchadiennes à la gendarmerie militaire française d’Abéché.

Le légionnaire et ses deux collègues tués, un sergent de 30 ans d’origine guinéenne, marié et père d’un enfant, et un légionnaire de 1ère classe d’origine roumaine, appartenaient au 2e régiment étranger d’infanterie de Nîmes. Tous trois étaient stationnés au Camp des étoiles, proche de l’aéroport d’Abéché.

Les corps des deux victimes ont été transférés en France dans la nuit du 9 au 10 avril.

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