Au sommet Chine-Afrique, Xi Jinping promet 50 milliards de dollars

Le président chinois a promis plus de 50 milliards de dollars de financement sur trois ans aux pays africains. Cette somme vise à renforcer les échanges en infrastructures et commerce entre la deuxième économie mondiale et l’Afrique.

Discours d’ouverture du président chinois Xi Jinping au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) dans le Grand Hall du Peuple à Pékin, le 5 septembre 2024. © GREG BAKER / AFP

Discours d’ouverture du président chinois Xi Jinping au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) dans le Grand Hall du Peuple à Pékin, le 5 septembre 2024. © GREG BAKER / AFP

Publié le 5 septembre 2024 Lecture : 3 minutes.

Pékin accueille le Forum sur la coopération sino-africaine 2024 (FOCAC) du 4 au 6 septembre. © REUTERS/Tingshu Wang
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Chute des prêts souverains, balance commerciale structurellement déficitaire, investissements prudents… Alors que Pékin accueille les dirigeants du continent du 4 au 6 septembre 2024, l’hyperactivisme chinois en Afrique a du plomb dans l’aile. Le continent peut-il encore attendre quelque chose de cette grand-messe politico-économique ?

Sommaire

Le sommet du Forum sur la coopération Chine-Afrique (Focac 2024) réunit jusqu’au 6 septembre plus de 50 dirigeants africains. Les relations Chine-Afrique connaissent leur « meilleure période de l’histoire », a assuré Xi Jinping lors de la cérémonie d’ouverture dans le Palais du peuple, colossal bâtiment situé au bord de la célèbre place Tiananmen. « La Chine est prête à approfondir sa coopération avec les pays africains dans l’industrie, l’agriculture, les infrastructures, le commerce et les investissements », a-t-il ajouté. « Dans les trois prochaines années, le gouvernement chinois veut fournir un soutien financier à hauteur de 360 milliards de yuans », soit 50,7 milliards de dollars, a-t-il annoncé, promettant aussi d’aider à « créer au moins un million d’emplois en Afrique ».

Des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs

S’exprimant également au sommet, le secrétaire général de l’ONU António Guterres a assuré que la Chine et l’Afrique, en coopérant ensemble, pouvaient « mener la révolution des énergies renouvelables ». « Le bilan remarquable de la Chine en matière de développement, notamment en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté, est une grande source d’expérience et d’expertise », a-t-il estimé.

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La Chine est déjà le premier partenaire commercial du continent africain, avec 167,8 milliards de dollars (151,8 milliards d’euros) en échanges bilatéraux au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois. Elle a envoyé ces deux dernières décennies des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs en Afrique pour construire ces grands projets, et gagné un accès privilégié aux vastes ressources naturelles africaines, notamment le cuivre, l’or et le lithium.

Les prêts des banques publiques chinoises ont permis de financer de nombreuses infrastructures destinées à doper la croissance africaine (voies ferrées, ports, routes…). Mais ils ont soulevé des interrogations en contribuant à creuser l’endettement de certains pays. Le montant des prêts accordés par la Chine aux pays africains l’an passé a toutefois été divisé par six par rapport aux sommets atteints en 2016, où ils approchaient les 30 milliards de dollars (27 milliards d’euros). Selon les analystes, le ralentissement économique actuel en Chine pousse Pékin à réduire ses investissements en Afrique, malgré la concurrence croissante avec les États-Unis sur ce continent, en matière d’influence politique et d’accès aux ressources naturelles.

Des projets de coopération en pagaille

En marge du sommet, le président chinois a eu ces derniers jours des entretiens en tête-à-tête avec une dizaine de dirigeants africains, promettant plus de coopération dans toute une série de projets. Le 4 septembre, le président zambien Hakainde Hichilema a ainsi annoncé un accord entre la compagnie nationale d’électricité zambienne (ZESCO) et le groupe chinois PowerChina pour étendre l’usage de panneaux solaires sur les toits dans le pays africain.

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Le Nigeria – l’un des pays africains ayant le plus emprunté à la Chine – et la Chine ont eux annoncé prévoir de « renforcer la coopération » dans les infrastructures, notamment « le transport, les ports et les zones de libre-échange ». La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a obtenu l’engagement par Xi Jinping de faire avancer le projet de train entre son pays et la Zambie, qui a pris du retard. Selon les médias zambiens, Pékin a promis un milliard de dollars pour ce projet, crucial dans cette partie du continent africain riche en ressources naturelles.

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Quant au Zimbabwe, il a obtenu la promesse d’une coopération renforcée dans « l’agriculture, l’exploitation minière, les énergies propres et les infrastructures de transport », selon un communiqué conjoint. Le président kényan William Ruto a par ailleurs indiqué que son homologue chinois avait promis l’ouverture du marché chinois aux produits agricoles de son pays. Les deux parties se sont aussi mises d’accord sur l’expansion de la ligne ferroviaire du Standard Gauge Railway (SGR), reliant la capitale Nairobi au port de Mombasa, financée notamment par la Banque d’exportation et d’importation de Chine (Exim bank). La Chine s’est aussi engagée à plus de coopération sur l’autoroute Rironi-Mau Summit-Malaba, qui devrait coûter 1,2 milliard de dollars selon les médias kényans. L’an dernier, William Ruto avait demandé à la Chine un prêt d’un milliard de dollars et la restructuration de la dette existante : son pays doit aujourd’hui rembourser plus de 8 milliards de dollars à la Chine.

(Avec AFP)

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