Un Hutu pour la première fois à la tête de l’armée

Le Sénat du Burundi a approuvé à une large majorité jeudi la nomination de l’ex-rebelle et général Godefroid Niyombare au poste de chef d’état-major général de l’armée. Il devient le premier Hutu, l’ethnie majoritaire, à la tête de l’armée dans l’histoire du pays.

Publié le 16 avril 2009 Lecture : 1 minute.

"Le Sénat vient d’approuver par 34 voix sur 47 la nomination par le président Pierre Nkurunziza du général Godefroid Niyombare au poste de chef d’état-major général de l’armée", a annoncé à l’AFP le sénateur William Munyembabazi.

Cette nomination, confirmée par plusieurs autres sénateurs, a été approuvée à l’issue d’un vote secret et à huis clos jeudi.

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Le général Niyombare, 40 ans, jusqu’ici chef d’état-major général adjoint de l’armée burundaise, est issu des rangs de l’ex-rébellion des Forces de défense de la démocratie (FDD), aujourd’hui au pouvoir dans ce pays.

"Le signe que la société a évoluée"

"C’est la première fois qu’un Hutu devient chef d’état-major général de l’armée du Burundi et c’est le signe que la société a évoluée", s’est réjouit le sénateur Munyembabazi, issu également de l’ex-rébellion.

Le général Niyombare va remplacer à ce poste un Tutsi (14% de la population), le général Samuel Gahiro, nommé à un poste d’attaché militaire, selon les services de communication de l’armée.

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"Ce changement était attendu depuis un bon moment car il avait été convenu en 2004 qu’au bout de quelques temps, le chef d’état-major issu de l’ancienne armée allait céder sa place à un militaire de l’ancienne rébellion", a expliqué un diplomate, sous couvert d’anonymat.

Le Burundi peine à sortir de 13 ans de guerre civile qui ont opposé l’armée, alors dominée par la minorité tutsie, à des mouvements rebelles hutus. Aujourd’hui, l’armée et la police sont composées de 50% de Hutus et de 50% de Tutsis, conformément à une constitution issue de l’accord de paix d’Arusha.

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Au Burundi, le Sénat, paritaire entre les deux principales ethnies, doit notamment approuver les nominations de hauts responsables du pays en veillant à ce que l’équilibre ethnique soit respecté.

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