Mohamed Ould Abdel Aziz candidat à la présidence

Mohamed Ould Abdel Aziz a quitté la tête de la junte militaire, mais c’est pour mieux revenir au pouvoir. Le général a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu’il se présentait à la présidentielle anticipée mauritanienne, prévue le 6 juin.

Publié le 16 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de la junte qui dirige la Mauritanie depuis le coup d’Etat d’août, a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu’il avait quitté le pouvoir pour se porter candidat à l’élection présidentielle du 6 juin.

Il y a huit mois, M. Ould Abdel Aziz avait lui-même mené le putsch qui avait renversé le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu (en 2007) du pays.

la suite après cette publicité

"J’ai décidé de démissionner de mes fonctions de président du Haut conseil d’Etat (junte, ndlr) et de chef de l’Etat en conformité avec la loi et suivant ses dispositions en la matière", a affirmé M. Ould Abdel Aziz, dans un discours officiel radio-télévisé diffusé très tard mercredi soir.

Ce militaire de carrière de 52 ans, dont 32 passés dans l’armée, a précisé qu’il entendait se porter candidat à la présidentielle anticipée du 6 juin.

Pour pouvoir se présenter, il devait quitter à la fois l’armée et le pouvoir, 45 jours avant le scrutin.

"Volonté sincère d’édifier une nouvelle Mauritanie"

la suite après cette publicité

Il a assuré qu’il était animé par une "volonté sincère d’édifier une nouvelle Mauritanie basée sur la justice, l’égalité et la liberté" et dressé un bilan favorable de sa gestion du pays depuis sa prise du pouvoir.

Il a de nouveau critiqué sans ménagement ses adversaires politiques, les qualifiant de "poignée de malfaiteurs" et les accusant de vouloir "affamer" le pays en "imposant un embargo".

la suite après cette publicité

Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) avait déjà présenté sa démission annoncée comme une "vaste comédie" pour "faire accepter le putsch". Cette coalition de partis boycottera le scrutin qui ne fera qu’entériner le coup d’Etat, selon elle.

Ses opposants accusent le général de mener campagne depuis des mois, au frais de l’Etat, à travers le pays et d’avoir "verrouillé" l’issue de la compétition électorale.

Avant de prononcer son discours, M. Ould Abdel Aziz avait reçu le président du Sénat, Ba Mamadou dit Mbaré, installé comme "président intérimaire" par le Conseil constitutionnel.

Il avait également rencontré les militaires qui composent la junte, au palais présidentiel. Selon les seuls journalistes de la presse officielle présents, il avait dit au revoir aux membres de ce conseil militaire, un à un.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires