Des Sud-Africains envahissent six fermes dans l’est du pays

Jeudi dernier, selon un communiqué du groupe Umlini, chargé de les exploiter au profit des communautés locales, des personnes armées de couteaux ont envahi six fermes de citrons, canne à sucre et bananes, situées dans la province du Mpumalanga (nord-est).

« Après l’invasion, ils ont menacé les gérants et les ouvriers et les ont forcés à quitter les lieux », explique le groupe, qui regrette que cette action « compromette les opérations agricoles ».

Ces fermes avaient été acquises à partir de 2007 par l’Etat dans le cadre de sa politique de redistribution et de restitution des terres à la majorité noire. Elles avaient ensuite été confiées au groupe Umlini.

Mais les fermes n’étaient pas immédiatement rentables, assure le groupe. « La réalité est qu’il n’a pas été possible de générer immédiatement des profits, ce qui a créé une grande déception parmi les bénéficiaires », et certains ont décidé de prendre les choses en main, dit-il.

Le ministère de l’Agriculture n’était pas joignable dans la matinée pour commenter l’incident.

Les saisies de fermes sont particulièrement sensibles en Afrique australe, depuis la campagne d’éviction des fermiers blancs menées à partir de 2000 au Zimbabwe, qui s’est conclue par une désorganisation totale du secteur agricole.

L’Afrique du Sud fonde sa réforme foncière sur la base du volontariat, mais avance très lentement.

En 1994, lors de la chute du régime d’apartheid, 87% des terres arables étaient aux mains de la minorité blanche et le gouvernement s’est fixé pour objectif d’en redistribuer 30% d’ici 2015. Seuls 5% de ces terres ont pour l’instant changé de mains.

Le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), a placé la question foncière parmi les grands thèmes de la campagne des élections générales du 22 avril.