Washington fait pression sur Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza

Les États-Unis ont exhorté Israël et le Hamas palestinien à finaliser un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après que les deux parties se sont mutuellement accusées de faire échouer les pourparlers. Mais selon Benyamin Netanyahou, « aucun accord n’est en cours de négociation ».

Des manifestants anti-gouvernementaux israéliens allument un feu lors d’une manifestation appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens, à Tel Aviv, le 5 septembre 2024. © Jack GUEZ / AFP

Des manifestants anti-gouvernementaux israéliens allument un feu lors d’une manifestation appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens, à Tel Aviv, le 5 septembre 2024. © Jack GUEZ / AFP

Publié le 6 septembre 2024 Lecture : 3 minutes.

Les États-Unis ont exhorté le 5 septembre Israël et le Hamas palestinien à finaliser un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après que les deux parties se sont mutuellement accusées de faire échouer les négociations.

Avec le Qatar et l’Égypte, les États-Unis, principal allié d’Israël, déploient depuis des mois des efforts de médiation pour convaincre les deux camps de conclure un accord, près de onze mois après le début de la guerre à Gaza, débute par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre. En vain.

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En déplacement à Haïti, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a confirmé les évaluations américaines selon lesquelles 90 % de l’accord était prêt. « Il incombe vraiment aux deux parties de parvenir à un accord sur les questions restantes », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

« Même si je pense que nous sommes près d’obtenir un accord de cessez-le-feu, chaque jour qui passe sans qu’il soit finalisé ni que les parties ne disent “oui, point final” est un jour lors duquel quelque chose d’autre se produit […] qui repousse simplement les choses et risque de faire dérailler une bien fragile affaire », a mis en garde Antony Blinken.

Israël et le mouvement islamiste palestinien ne cessent de s’accuser de bloquer les négociations, à l’heure où l’armée israélienne poursuit son offensive de représailles meurtrières dans la bande de Gaza.

« Si l’administration américaine et son président veulent réellement parvenir à un cessez-le-feu et conclure un accord d’échange de prisonniers, ils doivent abandonner leur parti pris aveugle pour l’occupation sioniste et exercer une véritable pression sur [Benyamin] Netanyahou », a déclaré Khalil al-Hayya, membre du bureau politique du Hamas basé au Qatar.

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« Maintien du couloir de Philadelphie »

Depuis l’annonce dimanche 1ᵉʳ septembre de la découverte à Gaza des corps de six otages israéliens, tués à « bout portant » par le Hamas selon l’armée israélienne, Benyamin Netanyahou est soumis à une forte pression pour parvenir à un accord sur la libération des otages encore retenus à Gaza depuis le 7 octobre. Mais il reste inflexible.

Parmi les points d’achèvement pour un accord : le couloir de Philadelphie, une zone à la frontière entre Gaza et l’Égypte, dont Israël veut garder le contrôle, ainsi que le nombre et l’identité des prisonniers devant être relâchés par Israël en échange des otages.

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« Aucun accord n’est en cours de négociation », a déclaré Benyamin Netanyahou sur la chaîne américaine Fox News. « Malheureusement, nous sommes loin d’y parvenir. »

Le Hamas réclame l’application du plan américain

« Ce que nous devons faire : premièrement, faire sortir les otages […], deuxièmement, maintenir les lignes rouges qui sont nécessaires à la sécurité et à la survie d’Israël, et les deux passent par le maintien [sous contrôle israélien] du couloir de Philadelphie, car cela met le Hamas sous pression, l’empêche de se réarmer et empêche Gaza de redevenir une enclave terroriste iranienne », a-t-il ajouté. L’Iran, qui soutient le Hamas, est l’ennemi juré d’Israël.

Le Hamas insiste sur l’application en l’état d’un plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, qui prévoit une trêve de six semaines accompagné d’un retrait israélien partiel et de la libération d’otages, puis à terme un retrait total israélien du territoire. « Nous n’avons pas besoin de nouvelles propositions », a répété Khalil al-Hayya.

Lors d’une nouvelle manifestation à Tel-Aviv, Gil Dickmann, cousin d’une des six otages retrouvés morts à Gaza, a déclaré : « Nous ferons tout pour que tous les otages soient avec nous. Et si les dirigeants ne veulent pas signer un accord, nous les forcerons. »

Nouveaux raids israéliens

Le 5 septembre, au moins 12 Palestiniens dont des enfants ont été tués dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza dévastée, selon des sources médicales et des secouristes.

À la faveur de « pauses humanitaires » dans certains secteurs, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a pu administrer une première dose de vaccin contre la polio à près de 200 000 enfants dans le centre de Gaza. Elle devait commencer le 5 septembre sa campagne de vaccination dans le Sud avant d’aller dans le Nord le 9 septembre.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et séparé de Gaza, l’armée israélienne a poursuivi son offensive dans plusieurs régions, tuant au moins 36 Palestiniens depuis le 28 août, selon les autorités palestiniennes.

À Tubas (Nord), jeudi 5 septembre, cinq Palestiniens ont été tués, selon le Croissant-Rouge palestinien. Parmi eux figurent, selon l’armée israélienne, « un terroriste important ».

(avec AFP)

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