Dakar veut garder Hissène Habré
Dakar a annoncé mercredi à la Cour internationale de justice qu’elle prendra les dispositions nécessaires pour qu’Hissène Habré ne quitte pas son territoire. Cette déclaration fait suite à une requête de la Belgique, qui craignait notamment une levée de la mise en résidence surveillée de l’ancien président tchadien.
Le Sénégal s’est dit "disposé à confirmer solennellement" qu’il empêcherait l’ex-président tchadien Hissène Habré de quitter Dakar et a assuré tout mettre en œuvre pour qu’il reste sur son territoire, mercredi devant la Cour internationale de justice (CIJ).
"Le Sénégal est disposé à confirmer sous forme solennelle (…) qu’il ne permettra pas à M. Habré de quitter son territoire", a déclaré un responsable du ministère sénégalais de la Justice, Demba Kandji, au dernier de trois jours d’audiences à La Haye.
La Belgique avait indiqué mardi qu’en cas de déclaration "solennelle" du Sénégal, elle abandonnerait sa demande en mesures conservatoires, destinées à garantir qu’Hissène Habré, inculpé de crimes contre l’humanité, reste à Dakar où il est en résidence surveillée. La déclaration devait être "claire et sans conditions", avait précisé la Belgique.
La demande de Bruxelles était motivée par de récentes déclarations du président sénégalais Abdoulaye Wade, qui a menacé de lever la mise en résidence surveillée de l’ex-président s’il ne recevait pas les 27,5 millions d’euros qu’il estime nécessaires à l’organisation du procès.
Plusieurs semaines avant le délibéré
La CIJ a mis l’affaire en délibéré. Une décision n’est pas attendue avant plusieurs semaines.
Le Sénégal lui a demandé mercredi de rejeter les mesures sollicitées par la Belgique, car il "n’a et n’a jamais eu l’intention de mettre fin au contrôle et à la surveillance" de M. Habré.
La Belgique, qui a émis un mandat d’arrêt international contre l’ex-dictateur, a saisi la CIJ en février pour qu’elle ordonne au Sénégal de le juger ou de l’extrader.
En attendant une décision sur le fond qui pourrait prendre des années, elle avait demandé à la CIJ des "mesures" pour garantir que M. Habré reste "sous le contrôle" des autorités sénégalaises.
Selon une commission d’enquête tchadienne, le régime d’Hissène Habré (1982-1990) a fait plus de 40. 000 morts parmi les opposants politiques et dans certains groupes ethniques.
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