La RAM fait appel contre Air Sénégal International
La justice sénégalaise a décidé lundi que la Royal Air Maroc ne quittera pas la gestion d’Air Sénégal International tant qu’un nouvel audit ne sera pas terminé. La compagnie aérienne marocaine a fait appel de la décision.
Le PDG de Royal Air Maroc (RAM), Driss Benhima a annoncé, mardi, dans un communiqué, faire appel d’une décision du tribunal régional de Dakar qui a interdit à sa compagnie de se retirer de la gestion d’Air Sénégal International (ASI).
"Le tribunal a prévu la désignation d’un expert judiciaire pour un nouvel audit et l’interdiction pour RAM de se retirer de la gestion d’ASI jusqu’à la fin de la mission de l’expert judiciaire, sous peine d’une astreinte financière excessivement lourde", explique la compagnie marocaine.
"RAM fait appel de la décision et se prépare à un arrêt prochain des activités d’ASI", annonce-t-elle, estimant que la justice sénégalaise a accédé, "pour l’essentiel, aux demandes de l’Etat du Sénégal".
ASI avait été créée à la fin de l’année 2000 avec un capital détenu à 51% par la RAM et 49% par l’Etat du Sénégal. Mais les deux actionnaires sont en conflit ouvert depuis près de deux ans.
ASI clouée au sol ?
Selon la RAM, "les comptes d’ASI sont toujours bloqués par l’Agence sénégalaise chargée de récupérer les taxes aéroportuaires, ce qui a pour conséquence de menacer à très court terme la continuité de l’exploitation".
"L’arrêt prévisible de l’activité d’Air Sénégal International est la conséquence inévitable de la situation de conflit créée par sa partie sénégalaise", poursuit la compagnie aérienne.
Fin 2007, l’Etat sénégalais avait annoncé sa décision de prendre le contrôle de la compagnie, en reprochant à la RAM d’avoir mal géré l’entreprise. Début 2009, la RAM a pressé l’Etat sénégalais de prendre effectivement le contrôle d’ASI, sans quoi elle se retirerait de la gestion.
"Le personnel reste serein, l’exploitation continue"
"Les dirigeants marocains constatent que leurs partenaires sénégalais, après avoir exprimé unilatéralement leur volonté de prendre le contrôle d’ASI, utilisent aujourd’hui la justice pour les obliger à rester", affirme la RAM.
Mais Dakar a accusé la RAM d’empêcher cette reprise en "s’opposant" à un audit. Début mars, à Dakar, l’Agence nationale de l’aviation civile du Sénégal (ANACS) avait de son côté assuré que "l’impossibilité" d’arrêter les modalités de reprise d’ASI par le Sénégal avait "pour origine le comportement de la RAM qui s’est opposée à la réalisation de l’audit" de sa gestion.
Au sein d’Air Sénégal International, "le personnel reste serein, l’exploitation continue", a simplement déclaré mardi à l’AFP un porte-parole d’ASI.
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