Présidentielle ivoirienne : un festival de crocs-en-jambe entre anciens époux ?
Dans une interview à France 24, Simone Gbagbo a évoqué l’élection présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire et donné sa position sur une éventuelle confrontation avec son ancien époux. Ni sa candidature ni celle de Laurent Gbagbo ne sont pourtant confirmées.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 6 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.
Si la politique est parfois fratricide, elle aurait pu être « couplicide » en Côte d’Ivoire, si le légendaire couple Gbagbo n’était pas déjà divorcé. Quelques semaines après le remariage de Laurent, des déclarations de Simone laissent entrevoir un possible affrontement des anciens époux à la prochaine présidentielle. Depuis Abidjan, la fondatrice et présidente du Mouvement des générations capables (MGC) vient d’accorder un entretien à la chaîne France 24. Il y est question du scrutin de l’année prochaine.
L’ancienne première dame ne veut pas « mettre la charrue avant les bœufs », ni en annonçant une candidature qui doit être finalisée lors de la convention de son parti, fin octobre, ni en pariant sur une bonne tenue du scrutin – en l’absence de révision des règles électorales –, ni même en misant sur un éventuel second tour. Mais la politique-fiction dépasse parfois la pensée…
Du divorce conjugal au divorce politique…
Les « titrologues » ivoiriens retiennent que dans l’hypothèse d’une présence personnelle au second tour du scrutin, Simone Gbagbo espère des désistements d’autres opposants en sa faveur, notamment celui de son ancien époux, Laurent Gbagbo, désigné en avril candidat du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Mais elle affirme le principe de réciprocité et insiste sur le fait que l’essentiel est de contrer le pouvoir actuel, par l’unité de l’opposition.
Comme de bien entendu, chaque frange de ladite opposition pourrait avoir sa définition de l’unité. Alors que Laurent Gbagbo a lancé son « appel de Bonoua », le 14 juillet dernier, certains membres du PPA-CI, comme Abou Cissé ou Gilles Christ Djédjé, accusent des pointures politiques de vouloir le saborder. Et de mettre à l’index Pascal Affi N’Guessan du FPI – ancienne formation de Gbagbo –, Charles Blé Goudé du Cojep et… la présidente du MGC. Simone répond que son mouvement politique a commencé à militer pour l’union de l’opposition bien avant le PPA-CI…
… et de première dame à présidente ?
Pour l’heure, l’ancien président n’est pas certain que sa candidature soit validée, la grâce accordée par Alassane Ouattara n’ayant pas l’effet d’une amnistie sur le casier judiciaire. Par contre, qu’une ancienne première dame soit sur la ligne de départ de l’élection phare ne serait pas incongru. Primo, sous les mandats de son époux, Simone Ehivet Gbagbo n’a jamais été considérée comme une potiche déléguée aux actions caritatives, comme en témoigne le niveau de responsabilité qui lui a été imputé après la crise postélectorale de 2010.
D’ailleurs, l’Argentine a démontré que Cristina Fernández de Kirchner pouvait être successivement first lady de Néstor Kirchner puis présidente. Dans ce même pays, c’est la maladie qui semble avoir empêché la carrière politique d’ »Evita » Perón au plus niveau de l’État. Aux États-Unis, Hillary Clinton a obtenu plus de voix que son rival Donald Trump à la présidentielle de 2016. Et, sur le continent africain, les mouvements sankaristes burkinabè ont tenté de promouvoir la candidature de la veuve de Thomas Sankara à la présidentielle de 2015…
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