Tentative d’évasion à Makala : des prisonniers tués non identifiés

Les autorités congolaises ont déclaré ne pas être en mesure d’identifier les corps de détenus abattus lors des événements qui ont fait au moins 129 morts au pénitencier de Kinshasa dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 septembre.

Un policier et un militaire sur un mur de la prison de Makala le 3 septembre 2024.

Un policier et un militaire sur un mur de la prison de Makala le 3 septembre 2024.

Publié le 7 septembre 2024 Lecture : 1 minute.

« Suite à l’incendie et au saccage du greffe de la prison centrale de Makala consécutifs à la tentative d’évasion du 1er septembre 2024, plusieurs corps des prisonniers ne peuvent être identifiés », a déclaré le ministère de la Justice de RDC dans un communiqué le 6 septembre.

Les autorités lancent « un appel aux familles et aux personnes qui n’auraient pas des nouvelles des proches qui étaient incarcérés dans cette prison de se rendre, à des fins d’identification, aux morgues », y est-il ajouté.

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Les circonstances de la tentative d’évasion de la prison de Makala, dans la capitale Kinshasa, qui compte dix fois plus de détenus que sa capacité d’accueil, aux premières heures de la journée du 2 septembre, restent floues. Des témoins ont déclaré avoir entendu ce jour-là, vers deux heures du matin, des coups de feu qui ont duré plusieurs heures.

Enquêtes en cours

Le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a annoncé un bilan provisoire de 129 morts dans un communiqué diffusé par vidéo le 3 septembre. Parmi eux, « 24 ont été abattus après des sommations », a-t-il précisé, ajoutant que 59 autres personnes ont été blessées et reçoivent des soins, et précisant que de nombreuses personnes ont été écrasées ou asphyxiées et que plusieurs femmes ont été violées.

« Le nombre de morts donné par le gouvernement congolais est incorrect », a toutefois déclaré une ONG locale dans un communiqué, affirmant qu’il y avait plus de 15 000 détenus à Makala avant l’incident et qu’il y en a maintenant un peu plus de 13 000.

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Des enquêtes sont en cours « pour identifier et punir sévèrement les commanditaires de ces actes de sabotage », a déclaré sur X le ministre de la Justice, Constant Mutamba.

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Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à l’ONG Human Rights Watch, a qualifié cette enquête de « pas positif », tout en appelant les autorités à « prendre immédiatement des mesures pour améliorer les conditions de vie à la prison de Makala ». Celle-ci a une capacité de 1 500 détenus, mais elle accueille 14 000 à 15 000 prisonniers, selon les statistiques officielles.

(avec AFP)

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