Pretoria porte-parole des Africains au G20

L’Afrique du Sud sera l’unique représentant de l’Afrique lors du sommet du G20 qui s’ouvre jeudi à Londres (Angleterre). La nation Arc-en-ciel aura la lourde tâche de défendre les intérêts du Continent, qui craint notamment une baisse de l’aide internationale en raison de la crise économique mondiale.

Publié le 1 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

L’Afrique du Sud se rend au G20 comme porte-parole d’un continent africain qui craint d’être oublié dans les efforts pour lutter contre la récession mondiale, bien qu’il en soit l’une des premières victimes.

"Risque encore plus grand de marginalisation"

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"Le vrai risque pour l’Afrique serait de rester à l’écart du débat", relève Razia Khan, économiste au sein de la Standard Chartered Bank. "L’attention est détournée vers des pays plus importants pour le système et il y a un risque encore plus grand de marginalisation" du continent.

L’Afrique du Sud, première puissance économique africaine et seul pays du continent représenté au G20, aura donc "une énorme responsabilité" lors de la réunion jeudi à Londres, estime l’analyste. Le pays, lui-même confronté à un ralentissement de son économie, devra tenter d’obtenir des garanties pour l’Afrique auprès des pays riches, qui risquent d’être plus occupés à définir un scénario commun de sortie de crise.

"Le problème des pays africains, c’est de ne pas être considérés comme les autres pays, mais le coût humain de la crise est bien réel sur le continent", souligne Mme Khan.

Dans un premier temps, l’Afrique, peu insérée dans les échanges financiers mondiaux, pensait échapper à la tourmente mondiale. Mais les investisseurs, rendus frileux, ont fui les marchés considérés à risques et les fonds destinés à l’Afrique ont commencé à s’assécher.

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Des décennies de réformes remises en cause

"De nombreux pays n’ont émergé que récemment de crises macro-économiques et certains risquent de se retrouver à nouveau en défaut de paiement", regrette Peter Draper, de l’Institut sud-africain des Affaires internationales. La crise mondiale "pourrait aller à l’encontre de décennies de réformes difficiles, bien que ce ne soit pas du tout la faute" de l’Afrique, ajoute-t-il.

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Et la situation n’est pas près de s’améliorer, déplore Mohamed Mbodj, responsable du Forum civil, la section sénégalaise de Transparency International.

"Les flux d’IDE (investissements directs étrangers) vont se ralentir. Les transferts financiers vont baisser, les exportations seront affectées, et l’aide va diminuer", résume-t-il.

Les pays comme l’Ouganda ou la Tanzanie, dont 40% des budgets reposent sur les donations étrangères, ont particulièrement peur que les pays riches n’oublient leurs promesses.

La crainte d’une diminution de l’aide

"Nous exprimons une réelle crainte qu’au sommet du G20 soit évoquée une éventuelle diminution de l’aide aux pays en développement", s’inquiète le porte-parole du gouvernement congolais, Alain Akouala Atipault.

"On sent le retour d’une économie protectionniste", ajoute-t-il en soulignant les effets négatifs pour la lutte contre la pauvreté: "nous avons la conviction qu’il suffirait qu’il y ait une baisse drastique de l’aide publique pour que tout s’écroule. "

La crise mondiale frappe également de plein fouet le continent avec la chute des cours des matières premières. Des milliers d’emplois ont déjà été supprimés dans les pays miniers comme la République démocratique du Congo, le Botswana ou l’Afrique du Sud et l’hémorragie devrait se poursuivre.

Malgré un ralentissement de la croissance africaine prévue à 3,4% en 2009 après neuf ans d’expansion soutenue, Mme Khan souligne que la crise mondiale pourrait toutefois avoir un effet bénéfique pour le continent. "Elle va ouvrir les yeux sur l’importance de réduire la dépendance envers les donateurs internationaux", estime-t-elle. "Il est urgent de développer les économies nationales et de les diversifier. "

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