L’Afrique australe met Madagascar à la porte

La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a suspendu lundi Madagascar de son organisation. En sommet au Swaziland, elle a ainsi sanctionné le départ forcé du président Marc Ravalomanana. Si « l’ordre constitutionnel » n’est pas rétabli, la SADC pourrait envisager « d’autres options ».

Publié le 31 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Les dirigeants de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont exclu lundi Madagascar de leur organisation "jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel" dans ce pays et exigé que le président déchu Marc Ravalomanana revienne au pouvoir, lors d’un sommet au Swaziland.

"Le sommet extraordinaire suspend Madagascar de toutes les institutions et des organes de la communauté jusqu’au retour du pays à l’ordre constitutionnel", a déclaré à la presse le secrétaire exécutif de la SADC, Tomaz Salomao.

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"Réintégrer sans discussion Marc Ravalomanana"

Il "exige que l’ancien maire d’Antananarivo, M. Andry Rajoelina, quitte le bureau présidentiel de toute urgence afin de réintégrer dans ses fonctions et sans discussion Marc Ravalomanana", a-t-il poursuivi.

"Le sommet extraordinaire a souligné qu’en cas de refus (…), la SADC devrait en collaboration avec l’Union africaine (UA) et les Nations Unies envisager d’autres options pour restaurer la normalité constitutionnelle", a prévenu M. Salomao, sans plus de précisions. Le bloc régional a également appelé "la communauté internationale à ne pas reconnaître la nomination de M. Rajoelina et de faire pression sur les autorités de Madagascar".

A la mi-mars, l’UA avait déjà suspendu Madagascar après le renversement du président Ravalomanana lâché par l’armée. Les Occidentaux avaient également condamné ce qu’ils considèrent comme un "coup d’Etat". Dimanche soir, le secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet avait affirmé que la France considérait M. Ravalomanana comme le "président en titre".

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A Antananarivo, les manifestations de soutien au président déchu se sont poursuivies lundi. Quelque 15.000 partisans se sont rassemblés pour réclamer son retour et contester la prise de pouvoir de son opposant Andry Rajoelina, à la tête d’une Haute autorité de transition.

15.000 manifestants pro-Ravalomanana

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Le 19 mars, l’Afrique australe avait déjà refusé de reconnaître les nouvelles autorités de transition malgaches et menacé de les sanctionner.

Fidèle à sa ligne de conduite, l’Afrique australe a qualifié d’"inacceptable" le changement de régime à Madagascar, dès l’ouverture du sommet. "Cette prise de pouvoir inconstitutionnelle par un régime de facto à Madagascar viole les principes de base, les protocoles et les traités (du bloc régional) et est inacceptable", selon un communiqué lu par le roi swazi Mswati III, qui préside actuellement l’organe de sécurité de la SADC.

Cette fermeté contraste avec le ton habituel de ce bloc régional, qui a très rarement pris des mesures concrètes contre l’un de ses 15 pays membres, même en cas de violations des droits de l’Homme, comme au Zimbabwe.

Deux semaines pour évaluer l’aide au Zimbabwe

Lâché par l’armée et affaibli par un mouvement de contestation populaire emmené par M. Rajoelina, l’ex-président avait démissionné le 17 mars et transféré les pleins pouvoirs à un directoire militaire. Ce dernier les avait aussitôt transférés à M. Rajoelina, une démarche validée par la Haute cour constitutionnelle. Le 21 mars, M. Rajoelina avait prêté serment devant 40.000 personnes dans le stade municipal de la ville.

Cette crise a provoqué plus d’une centaine de morts depuis fin janvier, et paralyse le pays notamment au niveau économique.

Les dirigeants de la SADC ont par ailleurs discuté lundi du Zimbabwe en manque de plusieurs milliards de dollars pour relancer son économie en ruine. Ils se sont donnés deux semaines pour évaluer le montant de leur aide envers ce pays membre.

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