L’Afrique australe au chevet de Madagascar et du Zimbabwe

La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) se réunit ce lundi pour discuter de la crise politique à Madagascar et du marasme économique dans lequel est englué le Zimbabwe. La SADC pourrait décider de sanctions contre la Grande Ile: elle ne reconnaît pas son président de transition, Andry Rajoelina, arrivé au pouvoir après une démission forcée du chef de l’Etat Marc Ravalomanana.

Publié le 30 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Les dirigeants d’Afrique australe devaient discuter lundi, lors d’un sommet extraordinaire au Swaziland, d’éventuelles sanctions contre les autorités de transition malgaches et son président Andry Rajoelina, que le bloc régional refuse de reconnaître.

Les leaders de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) réfléchiront aux moyens de "ramener la démocratie, l’Etat de Droit et la constitutionnalité" à Madagascar, a indiqué le gouvernement sud-africain, qui préside actuellement le bloc régional.

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"Tous les pays-membres ont confirmé leur participation, sauf Madagascar", a précisé le ministère des Affaires étrangères swazi, sans préciser à quels responsables malgaches l’invitation avait été adressée.

La SADC refuse de reconnaître toute légitimité au président de transition, Andry Rajoelina. L’ancien opposant a été porté au pouvoir par l’armée après la démission forcée de l’ex-président Marc Ravalomanana, réfugié cette semaine au Swaziland.

Vers des "sanctions adaptées" ?

L’organe de sécurité de la SADC a même évoqué le 19 février la possibilité de "sanctions adaptées (…) pour rétablir l’ordre" à Madagascar, où la crise a fait une centaine de morts depuis janvier.

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Les chefs d’Etat et de gouvernement devraient donc sanctionner les nouvelles autorités malgaches, selon l’analyste sud-africain Siphamandla Zondi, de l’Institut pour le dialogue global.

"A part ça, il n’y a pas grand chose qu’ils puissent faire pour marquer leur objection au coup d’Etat", a-t-il estimé.

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Cette fermeté contrasterait avec le ton habituel de la SADC, qui a très rarement pris des mesures concrètes contre l’un de ses 15 pays-membres, même en cas de violations des droits de l’Homme, comme au Zimbabwe.

Dans ce pays, les élections générales – organisées il y a tout juste un an – avaient été suivies de nombreuses violences politiques, attribuées par l’ONU aux partisans du président Robert Mugabe.

Sauver le Zimbabwe de la crise économique

Mais depuis le scrutin, tous les sommets du bloc régional sur le Zimbabwe ont visé à favoriser le dialogue entre les parties plutôt qu’à condamner le régime en place.

Cette approche a poussé le président Mugabe et son rival historique, Morgan Tsvangirai, à former à la mi-février un gouvernement d’union nationale qui s’est depuis tourné vers ses voisins pour obtenir une aide économique indispensable au redressement du pays, englué dans une hyperinflation inouïe, un chômage de masse et des pénuries chroniques.

Fin février, les ministres des Finances de la SADC réunis au Cap avaient promis d’aider Harare à rassembler deux milliards de dollars (1,5 milliard d’euros), sans toutefois promettre d’aide directe. Lundi, les leaders du bloc régional "débattront de ce plan de reconstruction économique et des moyens d’avancer", selon le gouvernement sud-africain.

"La région a beaucoup investi en terme de ressources, d’image et d’intégrité" dans les négociations zimbabwéennes et ne pourra pas se passer d’une aide économique, estime pour sa part Siphamandla Zondi. "Elle va certainement offrir une assistance ciblée sur certains secteurs prioritaires, comme l’agriculture et certains services sociaux de base."

"Même si la région souhaite aider le Zimbabwe, il n’est pas évident qu’elle trouvera l’argent", souligne toutefois l’analyste indépendant Laurence Caromba, en notant que "les pays les plus riches, comme l’Afrique du Sud, sont aujourd’hui en déficit budgétaire à cause de la crise économique mondiale."

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