Les tests ADN aux oubliettes ?

Le ministre français de l’Immigration « ne sait pas » s’il va signer le décret sur les tests ADN, destinés à prouver la filiation dans le cadre du regroupement familial. En tournée africaine, Eric Besson a justifié son hésitation par la « complexité » du texte à rédiger.

Publié le 27 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Le ministre de l’Immigration Eric Besson "ne sait pas" s’il va signer le décret d’application sur les tests ADN en raison, a-t-il expliqué, de la "complexité" de la loi controversée.

"Le décret d’application que je suis supposé prendre est très complexe à rédiger", a déclaré le ministre sur France Info depuis Dakar, première étape d’une tournée africaine qui doit également le conduire au Cap Vert et au Mali. Il a expliqué cette complexité en mettant en avant "les précautions légitimes" qui ont été prises dans la loi.

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"Traduire à la fois l’esprit et la lettre de la loi"

Interrogé pour savoir s’il allait cependant signer ce décret – M. Besson a répondu: "je ne sais pas, cela dépendra de ma capacité à traduire à la fois l’esprit et la lettre de la loi".

M. Besson avait affirmé en février qu’il signerait ce décret d’application quand il aurait "la conviction absolue que tout a été fait sur le plan éthique, moral et des réalisations concrètes", évoquant un délai d’"un mois et demi ou deux mois".

La France a adopté en 2007 l’expérimentation de tests ADN pour le regroupement familial dans la loi sur la maîtrise de l’immigration, selon des modalités très édulcorées par le Sénat par rapport à l’amendement initial, qui avait déclenché de nombreuses protestations.

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Maîtriser les flux migratoires "dans l’intérêt des Africains"

Arrivé mercredi soir à Dakar où il a notamment rencontré le président sénégalais Abdoulaye Wade pour évoquer la mise en oeuvre de l’accord de gestion concertée des flux migratoires signé en 2008, Eric Besson a assuré que la "maîtrise" de ces flux était "dans l’intérêt même des Africains" et notamment de ceux qui "vivent légalement en France".

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M. Besson a également indiqué à propos du refus du gouvernement malien de signer un texte similaire qui risquerait de compromettre le séjour de dizaines de milliers de clandestins maliens vivant sur le territoire français qu’il allait à Bamako pour entendre directement les arguments des responsables maliens.

Il a par ailleurs annoncé le lancement de "dîners citoyens" destinés à "montrer que dans l’identité nationale française, l’immigration a pris toute sa part". Le premier dîner, début mai, "valorisera" celle venant de Tunisie, où M. Besson doit se rendre les 2 et 3 avril.

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