À Gaza, un raid israélien sur une zone humanitaire tue 19 Palestiniens

Au moins 19 personnes ont péri dans une frappe israélienne sur une zone humanitaire dans le sud de la bande de Gaza, alors que l’ONU déplore des « entraves inacceptables » à ses opérations sur le territoire.

Site des frappes de l’armée israélienne sur un camp de déplacés d’al-Mawassi, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 septembre 2024. © Eyad Baba / AFP

Site des frappes de l’armée israélienne sur un camp de déplacés d’al-Mawassi, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 septembre 2024. © Eyad Baba / AFP

Publié le 11 septembre 2024 Lecture : 3 minutes.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé la mort, mardi 10 septembre, d’au moins 19 personnes dans une frappe israélienne sur une zone humanitaire dans le sud de la bande de Gaza, Israël assurant avoir visé des chefs militaires du mouvement palestinien.

Au 12ᵉ mois de la guerre, l’ONU a affirmé qu’un convoi de l’ONU identifié comme tel avait été tenu en joue pendant des heures la veille dans le nord de Gaza, à un point de contrôle de l’armée israélienne qui a tiré plusieurs fois. Il s’agit du « dernier exemple en date des dangers et entraves inacceptables » aux opérations humanitaires dans le territoire palestinien, a déploré le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric.

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« Des victimes toujours sous les décombres »

Alors que la guerre ne connaît pas de répit, le ministère de la Santé du Hamas a déclaré qu’au moins 19 Palestiniens avaient été tués dans des frappes israéliennesqui ont touché, avant l’aube, des tentes de déplacés à Al-Mawassi, dans le sud du territoire.

Les morts ont été identifiés dans divers hôpitaux, a-t-il précisé dans un communiqué. Mais « des victimes se trouvent toujours sous les décombres, sous le sable et sur les routes ». Plus tôt, un responsable de la Défense civile, Mohammed Al-Mughair, a fait état de 40 morts dans ces frappes : « Des familles entières ont disparu sous le sable, dans des cratères profonds. »

L’armée israélienne a indiqué avoir mené une « frappe de précision » contre des « cadres du Hamas » à al-Mawassi, un secteur qu’elle avait désigné « zone humanitaire », où se sont réfugiés des Palestiniens appelés à évacuer les secteurs ciblés par les bombardements. Selon elle, des « terroristes du Hamas opérant dans un centre de commandement » ont été ciblés et des chefs militaires du mouvement figurent parmi les morts, dont trois présentés comme « directement impliqués dans l’exécution du massacre du 7 octobre ».

« En tant que formation militaire », le Hamas « n’existe plus », a affirmé le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. Désormais, le Hamas mène une « guérilla et nous combattons toujours les terroristes du Hamas et traquons » ses dirigeants, a-t-il ajouté. Le Hamas a démenti la présence de combattants dans la zone humanitaire proche de Khan Younès.

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« Épuisés et impuissants »

Autour de vastes cratères, des dizaines de déplacés ont fouillé le sable à la recherche de leurs biens ensevelis : matelas, vêtements, ustensiles de cuisine éparpillés au milieu de structures de tentes détruites.

« Ils [l’armée israélienne] nous ont dit de venir à al-Mawassi, nous sommes venus. Il n’y a que des tentes ici, et les missiles tombent sur nos têtes », a témoigné un déplacé palestinien.

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Devant un hôpital de Khan Younès où des victimes ont été transférées, Taghreed Abou Assi, désespérée, raconte avoir identifié le corps de sa sœur. « Mon message au monde : s’ils veulent nous exterminer, qu’ils le fassent, parce que nous sommes épuisés, impuissants. »

Les frappes à al-Mawassi ont suscité des condamnations internationales. Le patron de l’ONU Antonio Guterres a jugé « inadmissible le recours aux armes lourdes dans des zones densément peuplées ». Londres a jugé les décès « choquants », la Turquie a dénoncé un « crime de guerre », l’Égypte a condamné « la poursuite des massacres israéliens » et l’Arabie saoudite « la poursuite du génocide israélien ».

L’armée israélienne avait précédemment ciblé al-Mawassi. En juillet, selon les autorités sanitaires, plus de 90 personnes avaient péri dans des frappes, Israël assurant ensuite y avoir tué le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif.

Ailleurs dans le territoire palestinien, des bombardements israéliens meurtriers ont touché al-Bureij, dans le centre du territoire, et Khan Younès.

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Au Liban, une source proche du Hezbollah a déclaré que Mohammad Qassem al-Chaer, « un commandant de la Force Radwan », avait été « visé par une frappe israélienne alors qu’il circulait à moto dans la Békaa ». Information confirmée par le mouvement pro-iranien, alors que l’armée israélienne déclarait avoir « éliminé le terroriste Mohammad Qassem al-Chaer, dans la région de Qaraoun (…), commandant de l’unité d’élite Al-Radwan du Hezbollah ».

L’armée israélienne qui a diffusé, mardi, une vidéo montrant un petit tunnel où elle a annoncé le 1ᵉʳ septembre avoir retrouvé six corps d’otages à Khan Younès. « C’étaient des héros qui ont survécu à des conditions de détention terribles [jusqu’à ce qu’ils soient] assassinés par le Hamas », y révèle son porte-parole Daniel Hagari.

(Avec AFP)

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