Aéroport de Nairobi : quand l’homme le plus riche d’Asie se heurte à la bronca des Kényans

Le trafic aérien était perturbé ce mercredi 11 septembre à l’aéroport international de Nairobi par une grève des personnels contre le projet du gouvernement de confier au groupe indien Adani l’agrandissement du site en échange d’un droit d’exploitation de 30 ans.

Un policier kényan devant l’aéroport Kenyatta de Nairobi. © SIMON MAINA / AFP

Un policier kényan devant l’aéroport Kenyatta de Nairobi. © SIMON MAINA / AFP

Publié le 11 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Des images à la télévision locale montraient d’interminables queues de passagers bloqués avec leurs bagages, attendant de pouvoir pénétrer dans le terminal de l’aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA), et des embouteillages se formaient également aux abords de l’aéroport.

La compagnie nationale Kenya Airways, ainsi que sa compagnie low cost Jambojet, ont alerté leurs clients de « retards et de possibles annulations » sur leurs vols au départ et l’arrivée de l’aéroport, dans un communiqué sur X. Cette grève, dont la menace avait été brandie à plusieurs reprises le mois dernier par le Syndicat des personnels de l’aviation du Kenya (KAWU) puis suspendue pour permettre des négociations, a été lancée à minuit.

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Le KAWU dénonce les négociations en cours entre le gouvernement et le groupe indien Adani visant à confier l’agrandissement et la modernisation de l’aéroport, pour un investissement prévu de 1,85 milliard de dollars (1,7 milliard d’euros), en échange d’un droit d’exploitation pour les 30 prochaines années.

« Tous les quarts de travail ont été suspendus. Vous ne devez pas vous présenter au travail. Rentrez chez vous et reposez-vous, puis revenez ici demain matin pour continuer la grève », a déclaré mercredi matin aux employés de l’aéroport le secrétaire général du KAWU, Moses Ndiema.

« Adani doit partir »

« Vous vous battez pour vos droits et l’atout le plus précieux du Kenya (l’aéroport JKIA, ndlr) », a-t-il lancé, avant que les grévistes ne scandent « Adani doit partir » et « Solidarité ensemble ».

Selon l’organisation, l’aéroport est rentable – les taxes sur le fret et les passagers du JKIA perçues par l’Etat kényan représentent plus de 5% du PIB du pays – et ce projet y menace les emplois et n’apportera aucun bénéfice aux contribuables kényans. Saisi par la principale association professionnelle d’avocats (LSK) et l’ONG Commission kényane des droits de l’homme (KHRC) qui jugent le projet « pas viable », un tribunal de Nairobi a ordonné lundi sa suspension, en attendant de se prononcer sur le fond.

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Le projet – sur lequel le conglomérat indien Adani Group fondé par Gautam Adani, première fortune d’Asie (97,6 milliards de dollars en janvier, selon l’indice Bloomberg) – prévoit notamment la construction d’une deuxième piste et la modernisation du terminal passagers.

Selon l’Autorité kényane de l’aviation (KAA), 8,8 millions de passagers et 380 000 tonnes de fret ont transité par JKIA au cours de l’exercice 2022/23.

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(Avec AFP)

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