Les élections locales, un test avant la présidentielle de 2012

Les Sénégalais élisent ce dimanche ses conseillers ruraux, municipaux et régionaux. Ce scrutin a valeur de test avant la présidentielle de 2012.

Publié le 22 mars 2009 Lecture : 3 minutes.

Le Sénégal élit dimanche ses conseillers ruraux, municipaux et régionaux, lors d’un scrutin à fort enjeu national avant l’élection présidentielle de 2012 et dans la perspective de la succession du président Abdoulaye Wade, 82 ans, au pouvoir depuis 2000.

Ces élections marquent aussi l’entrée dans l’arène politique du fils et influent conseiller du président, Karim Wade, 40 ans, candidat à Dakar. Selon de nombreux observateurs, il pourrait se présenter pour succéder à son père dans trois ans, mais l’intéressé a toujours démenti.

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"Répétition générale"

"Les élections de dimanche ont un véritable enjeu national. C’est une répétition pour tout le monde en vue de 2012", indique à l’AFP Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), une importante ONG basée à Dakar.

"L’opposition doit tester ses forces et le pouvoir, qui connaît trop de divisions, son unité", poursuit-il.

D’abord prévu en 2007 et deux fois reporté, ce scrutin marque également le retour devant les électeurs des principaux partis d’opposition qui avaient boycotté les législatives et sénatoriales il y a deux ans.

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Ils protestaient alors contre des fraudes présumées à la présidentielle de 2007, remportée dès le premier tour par Abdoulaye Wade.

La principale coalition de l’opposition, "Benno Siggil Senegaal" (S’unir pour un Sénégal debout, en langue wolof), formée de 35 partis et de la société civile, entend faire du rendez-vous de dimanche "un référendum" populaire.

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"Ces élections sont un premier signe, les Sénégalais doivent dire à Wade que c’est le début de la fin. Les Sénégalais ont assez souffert des pénuries de gaz, d’électricité, d’atteintes aux droits de l’Homme", assure Serigne Mbaye Thiam, un de ses responsables.

"Brigade anti-fraude"

"Nous pensons pouvoir diminuer la fraude avec nos brigades anti-fraudes pour empêcher le transfert d’électeurs, le vote des étrangers, etc. ", avertit-il.

Mais pour la coalition au pouvoir, l’enjeu est de "gagner pour consolider et pérenniser le pouvoir du PDS", souligne le porte-parole du Parti démocratique sénégalais, Babacar Gaye. Le PDS est le principal parti de la coalition, qui contrôle la quasi-totalité du Parlement.

"Un des grands enjeux de ces élections, c’est aussi la succession (du président Wade). Elles sont un entraînement pour Karim" en vue de 2012, affirme de son côté le responsable de la Raddho.

Karim Wade, jusque-là très discret sur la scène politique, avait multiplié les déplacements à l’étranger, au titre de président de l’agence qui était chargée de construire des infrastructures avant le sommet islamique de mars 2008 à Dakar.

Karim Wade candidat à Dakar

Candidat de la coalition au pouvoir à Dakar, il pourrait, selon de nombreux observateurs, briguer la mairie de la capitale, occupée par Pape Diop, également président du Sénat et numéro deux de l’Etat.

La mairie de Dakar comme tremplin pour la présidentielle de 2012? "Pas du tout. Ces élections sont locales. Je suis candidat conseiller municipal à Dakar. La coalition Sopi (au pouvoir) décidera quels sont le ou les candidats maires à la ville de Dakar", a récemment répondu Karim Wade à l’AFP.

Le président Wade, qui s’est toujours défendu de promouvoir son fils, sillonne de son côté le pays en tant que secrétaire général du PDS, effectuant officiellement une "tournée économique".

Mais pour l’opposition, il s’agit de soutenir un parti fragilisé par les dissensions internes. "Au bout de neuf ans, l’enthousiasme (populaire) s’est beaucoup émoussé", assure le journaliste et analyste politique Mame Less Camara.

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