Tentative d’évasion à Makala : 63 prisonniers présentés à un tribunal militaire

Les prévenus sont accusés de destruction, incendie volontaire, actes de terrorisme et viol. Une première audience avait eu lieu la semaine dernière.

Des membres de familles de prisonniers se rassemblent devant la prison de Makala pour s’enquérir de l’état de santé de leurs proches, à Kinshasa, le 3 septembre 2024. © Hardy BOPE / AFP

Des membres de familles de prisonniers se rassemblent devant la prison de Makala pour s’enquérir de l’état de santé de leurs proches, à Kinshasa, le 3 septembre 2024. © Hardy BOPE / AFP

Publié le 11 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Soixante-trois prisonniers accusés notamment d’avoir commis des viols sur des détenues lors de la tentative d’évasion qui a fait plus de 130 morts début septembre dans la plus grande prison de RDC comparaissent, ce 11 septembre, devant un tribunal militaire. Les prévenus sont présentés devant une cour siégeant au sein de la prison de Makala, à Kinshasa. Ils sont accusés de destruction, incendie volontaire, actes de terrorisme et viol, selon Me Michel Maftaa, un des avocats de la défense commis d’office.

« Quelques cas de femmes violées »

Une première audience a eu lieu la semaine dernière, a-t-il précisé avant de souligner les nombreuses « zones d’ombre » autour de l’implication présumée des accusés présentés à ce tribunal dans le cadre d’une procédure en urgence.

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Dans la nuit du 1er au 2 septembre, des prisonniers ont tenté de s’évader dans des circonstances qui n’ont pas encore été éclaircies par les autorités. Des témoins du quartier ont entendu des coups de feu résonner pendant plusieurs heures et jusqu’au petit matin.

Un premier bilan du gouvernement avait fait état de 129 morts, dont 24 tués par balles. Le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, avait fait état de « quelques » cas de « femmes violées », certains détenus étant parvenus, dans le chaos régnant alors au sein de la prison, à s’introduire dans le quartier réservé aux femmes.

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« Le nombre des décès avancé par le gouvernement congolais est erroné », a estimé la semaine dernière dans un communiqué la Fondation Bill-Clinton pour la paix (une ONG locale), dont des membres mènent des visites régulières dans les prisons du pays. Selon l’organisation, sur les quelque 15 000 détenus, seulement près de 13 000 se trouvent actuellement encore dans la prison.

L’Union européenne et les ambassades de Belgique et de France en RDC ont appelé à ce qu’une enquête soit menée pour « faire la lumière » sur l’affaire.

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Le centre pénitentiaire de Makala, construit sous la colonisation belge pour une capacité de 1 500 prisonniers mais accueillant aujourd’hui près de dix fois sa capacité, est régulièrement sous le feu des critiques des organisations de défense des droits qui dénoncent des conditions de détention inhumaines.

(Avec AFP)

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