Trêve à Gaza : le Hamas rencontre des médiateurs à Doha
Tandis que les opérations de l’armée israélienne se poursuivent en Cisjordanie, une délégation du Hamas s’est rendue à Doha. Mais les positions des deux protagonistes se durcissent au fil du temps.
Une délégation du Hamas a rencontré des médiateurs qataris et égyptiens à Doha pour discuter d’une trêve à Gaza et d’un éventuel échange d’otages et de prisonniers, a déclaré le groupe dans un communiqué. Le Hamas a indiqué que son principal négociateur, Khalil al-Hayya, avait rencontré le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, et le chef des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel.
Le groupe palestinien a déclaré qu’ils avaient discuté des « développements concernant la cause palestinienne et l’agression sur la bande de Gaza », sans indiquer si les pourparlers avaient abouti à une percée. Dans sa déclaration, le Hamas a réaffirmé qu’il était « prêt à mettre en œuvre immédiatement l’accord de cessez-le-feu fondé sur la déclaration du président Biden« .
La perspective d’un accord s’éloigne
Les récents cycles de médiation organisés à Doha et au Caire se sont appuyés sur un cadre défini en mai par le président américain Joe Biden et sur une « proposition de transition » présentée aux parties en août. Le Hamas a également réitéré sa demande de retrait d’Israël de « tous les territoires de Gaza ». Le groupe a également affirmé qu’il n’avait pas posé d’autres exigences aux négociateurs et qu’il « rejetait toute nouvelle condition à cet accord de la part de quelque partie que ce soit ».
Des mois de négociations en coulisses sous la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis n’ont pas permis de mettre un terme aux combats entre le Hamas et Israël, à l’exception d’une trêve d’une semaine débutée fin novembre. Au cours de la seule pause dans cette guerre qui dure maintenant depuis 11 mois, 105 otages ont été libérés en échange de 240 prisonniers palestiniens, conformément à l’accord conclu par les médiateurs.
Depuis la fin du mois d’août, la perspective d’un accord sur la base du plan en trois étapes proposé fin mai par le président américain, Joe Biden, et soutenu en juin par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, s’éloigne à mesure que le Hamas et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s’accusent d’entraver ces négociations indirectes. Mais face aux appels extérieurs en faveur d’un accord, Israël et le Hamas ont publiquement indiqué qu’ils renforçaient leurs positions de négociation.
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En Cisjordanie, l’armée israélienne a indiqué être engagée dans une « opération antiterroriste » dans la région de Toubas, puis avoir mené plus tard une frappe à Tulkarem, deux villes du nord de la Cisjordanie. Fin août, Israël avait lancé une vaste opération militaire contre Toubas, les villes voisines de Jénine et Tulkarem et leurs camps de réfugiés, où les groupes armés luttant contre l’occupation israélienne sont particulièrement actifs.
Les islamistes en tête en Jordanie
À l’issue d’élections législatives du 10 septembre organisées en Jordanie, le Front d’action islamique (FAI), bras politique des Frères musulmans et principal parti d’opposition, est arrivé en tête des formations politiques, sur fond d’économie morose et de guerre dans la bande de Gaza. Le FAI a remporté 31 des 41 sièges réservés aux partis politiques (sur un total de 138) dans le futur Parlement qui jouit de pouvoirs limités.
Oraib Rantawi, analyste et directeur du Centre d’études politiques d’al-Qods à Amman, s’est dit surpris par l’ « ampleur » du résultat obtenu par les islamistes. « Les voix recueillies avoisinent le demi-million, un chiffre sans précédent pour le mouvement islamiste », a-t-il déclaré alors que le pays compte 11,5 millions d’habitants. Selon lui, la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement palestinien Hamas a influencé le résultat des législatives dans le royaume où près de la moitié de la population jordanienne est d’origine palestinienne. Des manifestations réclament régulièrement l’annulation du traité de paix depuis le début des hostilités.
Le royaume appelle à un cessez-le-feu à Gaza. Voisine d’Israël et de la Cisjordanie occupée, la Jordanie a connu un déclin du tourisme depuis le début de la guerre, un secteur qui représente environ 14% de son Produit intérieur brut (PIB).
(Avec AFP)
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