Darfour: les humanitaires de MSF libérés
Les quatre travailleurs humanitaires de Médecins sans Frontières (MSF) enlevés cette semaine par des hommes armés au Darfour, dans l’ouest du Soudan, ont été libérés, a déclaré samedi un haut responsable soudanais.
"Ils ont été libérés je le confirme. Ils sont tous en bonne santé", a déclaré à l’AFP, Ali Yusif, responsable du protocole au ministère soudanais des Affaires étrangères.
Selon une autre source proche du dossier, les otages sont arrivés à El-Facher, la capitale historique du Darfour.
"Ils doivent être transférés" dans la journée de samedi ou dimanche à Khartoum, a ajouté M. Yusif.
Cinq membres de MSF-Belgique, un Français, un Italien, une Canadienne et deux Soudanais, avaient été enlevés mercredi par des inconnus à Saraf Umra, dans le secteur de Kabkabiya, à la lisière du Darfour-Nord et du Darfour-Sud, à une centaine de kilomètres à l’est du Tchad voisin.
Les autorités avaient d’abord annoncé que les deux Soudanais avaient été libérés, mais MSF avait indiqué ensuite que l’un d’eux était toujours aux mains des ravisseurs.
La libération des quatre prisonniers, pour qui une rançon avait été demandée, n’a pas été confirmée immédiatement par MSF-Belgique. Le ministère italien des Affaires étrangères a dit procéder à des vérifications.
L’enlèvement est survenu alors que les relations sont tendues entre Khartoum et l’Occident après l’expulsion de 13 des plus importantes ONG actives au Darfour, où la guerre civile a fait 300. 000 morts depuis 2003 selon l’ONU. Khartoum chiffre le nombre des morts à 10. 000.
Ces expulsions font suite au mandat d’arrêt délivré le 4 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président Omar el-Béchir pour crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour.
Vendredi soir, les Affaires étrangères italiennes avaient annoncé que les quatre otages avaient été libérés sains et saufs, citant des sources gouvernementales soudanaises, mais ces informations avaient ensuite été démenties.
Les autorités soudanaises ont accusé des "bandits" du rapt alors que des rebelles ont accusé des milices arabes du secteur de Kabkabiya.
Le Darfour en proie depuis six ans à un conflit complexe est considéré par l’ONU comme le théâtre de la plus importante opération d’aide humanitaire au monde.
Les convois du Programme alimentaire mondial (PAM), les voitures des ONG et les véhicules de la force de paix ONU-Union africaine y sont souvent attaqués par des bandits qui revendent les précieux véhicules sur le marché noir.
Mais l’enlèvement d’Occidentaux était un phénomène rarissime depuis le début de la mission humanitaire dans ce territoire où vivent près de six millions de personnes dont 2,7 millions dans des camps de déplacés.
Les sections française et néerlandaise de MSF figurent parmi les ONG expulsées, alors que les divisions suisse, belge et espagnole ont annoncé leur retrait provisoire du Darfour.
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