Darfour: les ravisseurs réclament une rançon

Trois travailleurs humanitaires occidentaux, un Français, une Canadienne et un Italien, ont été enlevés au Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie à la guerre civile, par des hommes armés encore non identifiés qui ont réclamé jeudi une rançon.

Publié le 12 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Les ravisseurs « veulent une rançon en échange de la libération » des trois membres de la section belge de Médecins sans Frontières (MSF), a déclaré le gouverneur du Darfour-Nord, Osmane Mohammed Yousif Kibir, au Centre soudanais des médias, proche des services de renseignement.

M. Kibir a précisé avoir reçu le numéro de téléphone des ravisseurs par l’entremise des deux employés soudanais de MSF-Belgique enlevés mercredi soir avec les Occidentaux puis rapidement relâchés.

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Il a souligné que le gouvernement était en train de négocier avec les ravisseurs –au nombre de huit selon lui– qu’il n’a pas identifiés.

L’enlèvement survient alors que l’ONU s’était déclarée « inquiète » mercredi pour la sécurité du personnel humanitaire sur le terrain suite à des « incidents répétés d’intimidation et de harcèlement ».

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit « profondément inquiet » après cet enlèvement, et a demandé de nouveau au Soudan d’annuler sa décision d’expulser des ONG.

Khartoum a décidé d’expulser la semaine dernière 13 ONG internationales en réponse au mandat d’arrêt délivré le 4 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.

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« Des hommes armés sont entrés mercredi vers 20H00 (17H00 GMT) » dans les bureaux de MSF-Belgique à Saraf Umra, à quelque 200 km à l’ouest d’El-Facher, la capitale du Darfour-Nord, a déclaré à l’AFP Kamal Saïki, porte-parole de la force de maintien de la paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad).

Un responsable soudanais a assuré que les étrangers étaient en vie, ajoutant que Khartoum travaillait à leur libération « le plus vite possible ».

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« Ils ont parlé avec leurs collègues au téléphone. Ils vont bien », a déclaré Hassabo Mohammed Abdel Rahmane, chef de la Commission soudanaise des affaires humanitaires.

MSF s’est cependant déclarée « profondément inquiète pour la sécurité » de ses employés: une infirmière canadienne, un médecin italien et un responsable de terrain français.

Selon Rome, l’Italien s’appelle Mauro D’Ascanio, 34 ans, spécialisé en médecine d’urgence et dans les maladies tropicales. Selon la section canadienne de MSF, l’infirmière se nomme Laura Archer.

L’ONG a annoncé jeudi son intention de retirer du Darfour la quasi-totalité de son personnel encore en poste travaillant pour ses sections belge, suisse et espagnole. Seules les sections française et hollandaise de MSF avaient été visées par la mesure d’expulsion.

Les 13 organisations expulsées ont été accusées par Khartoum d’avoir « collaboré » avec la CPI.

Les rebelles darfouris du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) ont accusé des miliciens arabes « janjawids », alliés à Khartoum et opposés à la rébellion du Darfour, de l’enlèvement des travailleurs humanitaires survenu à Saraf Umra, à la lisière du Darfour-Nord et du Darfour-Sud.

« C’est un secteur contrôlé par Musa Hilal », un influent chef de ces milices, a déclaré à l’AFP Ahmed Hussein, porte-parole du JEM, affirmant qu’un groupe de neuf ravisseurs avait transporté ses otages à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Saraf Umra.

Le président Béchir est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, où la guerre civile a fait 300. 000 morts selon l’ONU depuis 2003, mais 10. 000 seulement selon Khartoum, et quelque 2,7 millions de déplacés.

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