L’UA décide de prolonger de trois mois le mandat de l’Amisom
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA) a décidé de prolonger de trois mois le mandat de la force de paix africaine déployée en Somalie, a annoncé le président de cette instance.
"La décision a été prise de proroger le mandat de l’Amisom de trois mois", a déclaré l’ambassadeur du Bénin, Edouard Aho-Glélé à l’issue d’une réunion du CPS, précisant qu’un nouvel appel à contribution avait été lancé pour renforcer ses effectifs.
"Autre point fondamental, nous avons décidé de demander au Conseil de sécurité de l’ONU de lever l’embargo sur les armes en faveur du gouvernement de transition afin qu’il puisse s’équiper et assurer les besoins sécuritaires du pays", a-t-il ajouté.
La réunion, de plus de cinq heures, a rassemblé les ambassadeurs des 15 Etats membres du CPS, des représentants de la Ligue Arabe, du gouvernement somalien et de l’ONU.
Les ministres burundais des Affaires étrangères et de la Défense ont également participé à la réunion.
"Les Burundais ont confirmé qu’ils restaient en Somalie et tentaient d’envoyer un bataillon (800 hommes) en renfort", a indiqué à l’AFP un participant.
Le représentant-adjoint du secrétaire général de l’ONU pour la Somalie, Charles Petrie, a estimé que la Somalie était entrée "dans une nouvelle dynamique politique qui crée des opportunités".
"Il s’agit de transformer ces opportunités en une sorte de traction positive vers la stabilisation", a-t-il expliqué, notant que "ces dernières semaines, la situation sécuritaire s’est stabilisée".
Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra, a reconnu que l’Amisom devait "être renforcée". "Nous nous tentons de rassembler les bataillons supplémentaires afin d’atteindre le niveau de 8. 000 hommes prévu", a-t-il dit.
Il a également insisté sur "la nécessaire transformation de l’Amisom en force des Nations unies. Nous sommes entrés dans la phase de renforcement et de mise à niveau de l’Amisom, mais nous insistons auprès de la communauté internationale pour que le relais soit pris".
Le président de la Commission de l’UA Jean Ping a demandé dans un rapport présenté au CPS que son mandat soit prolongé "de trois mois à compter du 16 mars 2009" et une levée partielle de l’embargo en faveur du gouvernement.
L’Amisom, seule force étrangère sur le sol somalien, est la cible d’attaques récurrentes des insurgés islamistes opposés au gouvernement somalien de transition (TFG).
Onze de ses soldats burundais ont été tués et 15 blessés le 22 février dans un attentat suicide contre leur camp à Mogadiscio, l’attaque la plus meurtrière commise contre l’Amisom depuis son déploiement en mars 2007.
Constituée de 3. 450 hommes (Ougandais et Burundais), loin des 8. 000 initialement prévus, cette force de paix mal équipée et sous-financée est déployée depuis mars 2007.
La Somalie, pays pauvre de la Corne de l’Afrique, est le théâtre d’une guerre civile depuis 1991.
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