Des milliers de Zimbabwéens rendent un dernier hommage à Susan Tsvangirai

Des milliers de Zimbabwéens ont rendu un dernier hommage à Susan Tsvangirai, l’épouse du Premier ministre tuée dans un accident de la route la semaine dernière, lors de ses obsèques dans son village natal de Buhera (sud-est).

Publié le 11 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Son mari Morgan Tsvangirai, également blessé dans cette collision, n’a pas souhaité s’exprimer. Le visage grave, l’ancien opposant, vêtu d’un costume noir et de lunettes de soleil, a simplement chanté un moment avec la foule et les différentes chorales multi-confessionnelles.

"Nous devons continuer comme elle l’aurait souhaité. Elle était un pilier pour le Premier ministre et le soutenait face aux problèmes politiques. Ce ne sont plus des funérailles mais une célébration du travail de Susan", a déclaré devant le cercueil le plus jeune frère du Premier ministre, Casper Tsvangirai.

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Plus de 8. 000 personnes, comme la veille dans un stade de Harare, sont venues saluer une dernière fois Mme Tsvangirai, enterrée près de la tombe de son beau-père. Des responsables du parti du Premier ministre, de la formation du président Robert Mugabe, des ministres du Botswana, d’Afrique du Sud ou encore du Swaziland étaient également présents.

Le premier ministre adjoint, Arthur Mutambara, a qualifié la défunte, qui a eu six enfants avec son mari, de "mère de tous les Zimbabwéens". "Elle aurait dû être proclamée héros national. Si elle n’en est pas un, alors qui peut l’être?", a-t-il assuré devant des milliers de femmes et de jeunes portant des t-shirts du parti.

Susan Tsvangirai, 50 ans, ne prenait pas part à la vie politique mais avait fondé une organisation caritative pour informer les femmes sur le sida.

Elle a été tuée dans une collision avec un camion d’aide américano-britannique alors que le couple se rendait en voiture de Harare à Buhera pour assister à un rassemblement.

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Légèrement blessé, M. Tsvangirai avait clairement exclu, à l’instar de la Grande-Bretagne puis du président Mugabe, toute tentative d’assassinat dans cette collision, estimant qu’il s’agissait d’un "accident" de la route.

Ce drame, survenu trois semaines après la formation d’un gouvernement d’union avec le président Mugabe, avait suscité de nouvelles inquiétudes sur la pérennité de cette fragile coalition, censée mettre fin à un an de crise politique.

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Mercredi, la décision de la Cour suprême mise en liberté sous caution de Roy Bennett, un proche de M. Tsvangirai, semblait marquer une certaine détente. Ce vice-ministre de l’Agriculture désigné avait été arrêté le 13 février, jour de la prestation de serment du nouveau gouvernement.

Au plan économique, l’aide tant attendue arrive enfin. L’Australie, qui avait appelé à la démission de M. Mugabe et imposé des sanctions à son entourage, est le premier pays à avoir accepté mercredi d’assister financièrement le nouveau gouvernement.

Elle a promis 10 millions de dollars australiens (6,5 millions de dollars américains) pour lutter contre l’épidémie de choléra via l’Unicef et payer le personnel médical.

"Le gouvernement reconnaît que ce changement d’attitude comprend des risques. Nous ne nous faisons aucune illusion sur la fragilité de la situation politique au Zimbabwe", a cependant estimé le ministre australien des Affaires étrangères Stephen Smith dans un communiqué.

Les autres donateurs, en particulier Londres et Washington, ont décidé d’observer comment fonctionne ce gouvernement avant d’accroître leur aide économique à ce pays en ruine.

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