Les États-Unis soutiennent la création de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil de sécurité

Washington reste ferme sur la question du droit de veto qu’il ne veut ni abandonner ni élargir à aucun autre État.

Réunion du Conseil de sécurité sur une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza au siège de l’ONU à New York, le 25 mars 2024. © REUTERS/Andrew Kelly

Réunion du Conseil de sécurité sur une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza au siège de l’ONU à New York, le 25 mars 2024. © REUTERS/Andrew Kelly

Publié le 13 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Le 12 septembre, les États-Unis ont annoncé leur soutien à la création de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour des pays africains, mais sans droit de veto, dans le cadre d’une réforme hypothétique de cet organe clé des Nations unies.

Influence limitée

« Les États-Unis soutiennent la création de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil », comme revendiqué par les pays africains, a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, lors d’une conférence organisée par le centre de réflexion Council on Foreign relations.

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En septembre 2022, le président Joe Biden avait donné un nouvel élan aux discussions sur la réforme du Conseil de sécurité, soutenant à la tribune de l’Assemblée générale la revendication de sièges permanents pour l’Afrique et l’Amérique latine, sans autre précision à l’époque.

« Le problème est que ces sièges élus ne permettent pas aux pays africains d’apporter le bénéfice de leur connaissance et de leur voix au travail du Conseil », a estimé Linda Thomas-Greenfield. Elle a par ailleurs plaidé pour un siège non permanent pour les petits États insulaires en développement, sans préciser le nombre total de membres permanents et non permanents que pourrait compter le Conseil.

Serpent de mer

Si la plupart des États membres de l’ONU reconnaissent l’injustice de la représentation au Conseil de sécurité largement héritée de l’après-seconde Guerre mondiale, la question de sa réforme est un véritable serpent de mer à l’aboutissement plus qu’incertain compte tenu des vues diverses sur la future composition et l’avenir du droit de veto.

Cette réforme nécessiterait l’adoption puis la ratification par deux tiers des 193 États membres, dont les cinq membres permanents du Conseil. Un des points les plus délicats reste l’avenir du droit de veto des membres permanents.

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Linda Thomas-Greenfield a clairement indiqué que les États-Unis ne soutenaient pas l’extension du droit de veto pour de nouveaux membres, ni son abolition pour les membres actuels. « Aucun membre permanent ne veut abandonner son droit de veto, nous y compris, je suis honnête » et « nous pensons qu’étendre ce droit de veto rendrait le Conseil plus dysfonctionnel », a-t-elle déclaré.

L’abolition du veto

Alors que le Conseil est largement paralysé, les Africains qui réclament depuis longtemps deux membres permanents veulent que ces futurs membres soient sur un pied d’égalité.

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« L’Afrique veut l’abolition du veto. Mais si les États membres veulent conserver le veto, il doit être étendu aux nouveaux membres permanents, c’est une question de justice », avait déclaré en août le président sierra-léonais Julius Maada Bio, s’exprimant devant le Conseil de sécurité au nom de l’Afrique.

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La Russie avait elle appelé les Africains à « rester vigilants ». « Il ne sera pas possible de réparer l’injustice contre l’Afrique tout en permettant à de nouveaux pays occidentaux de rejoindre le Conseil », avait insisté l’ambassadeur russe adjoint Dmitry Polyanskiy.

Le « Pacte de l’Avenir » qui doit être adopté le 22 septembre par les 193 États membres de l’ONU se penche sur cette question. Le dernier projet de texte, encore susceptible d’être modifié, s’engage sans calendrier à une réforme du Conseil en « traitant l’Afrique comme un dossier spécial ».

(Avec AFP)

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