En Afrique du Sud, le chef de l’opposition menace de quitter le gouvernement
Le différend entre l’ANC et l’Alliance démocratique porte sur un projet de loi sur l’éducation qui menacerait, selon John Steenhuisen, la minorité afrikaner et sa langue, l’afrikaans.
En Afrique du Sud, le chef de l’Alliance démocratique (DA), principal partenaire du Congrès national africain (ANC) du président Cyril Ramaphosa, n’a pas exclu de quitter le gouvernement, qui connaît sa première grave crise après moins de trois mois d’existence.
La DA, principal parti d’opposition, détient six portefeuilles – dont celui de l’Agriculture, confié à son chef John Steenhuisen – dans ce « gouvernement d’unité nationale » formé le 30 juin, après des législatives où l’ANC, parti de Nelson Mandela, a perdu la majorité absolue qu’il détenait depuis la fin de l’apartheid en 1994.
La DA, qui a obtenu environ 22 % des voix, conteste le projet du président Ramaphosa de promulguer, ce 13 septembre, une loi sur l’éducation adoptée avant les législatives, et réclame le retour du texte devant le Parlement.
Craintes de la minorité afrikaner
Les critiques de ce projet de loi estiment qu’il donne trop de pouvoir au gouvernement au détriment des conseils de direction des établissements (où siègent notamment parents d’élèves et professeurs), en particulier en ce qui concerne la langue d’enseignement ou l’enseignement à domicile. Ce qui nourrit les craintes de la minorité afrikaner (l’une des bases électorales historiques de la DA) pour sa langue, l’afrikaans.
« Le président ne devrait pas promulguer la loi », a expliqué John Steenhuisen, disant avoir rencontré la veille le chef de l’État à ce sujet. « Si le président persiste, la DA devra examiner toutes les options concernant la marche à suivre. »
« Nous n’accepterons pas une situation où aucune de nos priorités n’est mise en œuvre » et « sans soutien de la DA au Parlement, le gouvernement n’a pas de majorité », a souligné le chef de ce parti centriste libéral, qui s’efforce de dépasser son image de représentant de la classe moyenne blanche pour gagner des votes noirs.
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Mais, a-t-il tempéré, « les différends concernant la politique à mettre en œuvre sont normaux dans un gouvernement multipartite comme le gouvernement d’union nationale, et cela ne menace pas nécessairement l’existence même du gouvernement ».
De son côté, le président Ramaphosa a assuré que les divers partis membres du gouvernement réunis le 11 septembre lors d’un dîner, « avaient tous confirmé que le gouvernement d’union nationale était voué à perdurer ».
(Avec AFP)
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