Madagascar: manifestation contre la protection française accordée à l’opposant Rajoelina

Plusieurs centaines de partisans du régime malgache ont manifesté mardi devant l’ambassade de France à Antananarivo contre la protection accordée par Paris à l’opposant Andry Rajoelina, sur fond de dégradation sécuritaire dans la capitale.

Publié le 9 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Les partisans du président malgache Marc Ravalomanana brandissaient devant l’ambassade de France des banderoles proclamant « Nations unies/France: livrez-nous TGV ».

Ils dénonçaient le fait que M. Rajoelina, surnommé « TGV » pour son caractère fonceur, ait trouvé refuge à la résidence de l’ambassadeur de France à Antananarivo.

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« Il est depuis vendredi soir à la résidence de France, à la demande de la communauté internationale et du médiateur de l’ONU, et en accord avec le président » Ravalomanana, selon une source diplomatique.

Cette source a précisé que l’opposant devait être transféré mardi de la résidence diplomatique française vers l’évêché de la capitale.

M. Rajoelina vivait caché depuis une tentative d’arrestation à sa résidence à Antananarivo jeudi soir.

La manifestation devant l’ambassade française, durant laquelle des partisans de Ravalomanana se sont opposés à des partisans de l’opposition, a été rapidement dispersée par les forces de l’ordre, selon une source diplomatique française.

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La situation dans la capitale était très tendue, des groupes de partisans des deux camps s’affrontant ponctuellement dans les rues.

En outre, le ministre de la Défense malgache, le vice-amiral Mamy Ranaivoniarivo, a annoncé sa démission, seulement un mois après sa nommination, devant la presse réunie au ministère de la Défense.

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M. Ranaivoniarivo avait été nommé le 9 février, après la démission de la précédente ministre de la Défense, Cécile Manorohanta.

Cette dernière avait démissionné pour dénoncer la mort de 28 personnes tuées le 7 février par la garde présidentielle, qui avait tiré sans sommation sur une foule de manifestants de l’opposition dans la capitale.

Mardi matin, un « Conseil de sous-officiers » de l’armée malgache s’était rendu au ministère de la Défense pour réclamer la démission du ministre, dénonçant les « violences perpétrées sur la population » et le « recrutement de milices et de mercenaires étrangers » par le régime.

Cette démission intervient alors qu’une mutinerie de soldats est en cours depuis dimanche dans le camp CAPSAT (Corps d’Administration des Personnels et Services de l’Armée de Terre), considéré comme le « poumon de l’armée malgache » et situé à environ six kilomètres du centre d’Antananarivo.

Un conflit larvé entre MM. Ravalomanana et Rajoelina s’est transformé en crise ouverte mi-décembre.

Depuis, M. Rajoelina, qui a été destitué par le gouvernement de son poste de maire d’Antananarivo le 3 février, a multiplié les manifestations à Antananarivo et s’est également autoproclamé en charge des affaires du pays.

Au moins une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé ce conflit.

M. Rajoelina s’est fait le porte-voix des frustrations de nombreux Malgaches durement touchés par la hausse des prix. Il a également porté sur la place publique leur ressentiment contre M. Ravalomanana, décrit comme coupé de la population et affairiste.

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