Veillée à l’Assemblée nationale pour Joao Bernardo Vieira
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées autour du cercueil du président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira, lundi soir, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, une semaine après son assassinat par des militaires, a constaté une journaliste de l’AFP.
Une chapelle ardente avait été installée au Palacio Colinas de Boé (siège de l’Assemblée) en hommage au chef de l’Etat durant 23 ans (1980-1999 et 2005-2009). Un crucifix dominait le cercueil couvert du drapeau national, gardé par quatre policiers militaires présentant leur arme.
L’épouse du président réfugiée sous la protection de l’ambassade d’Angola depuis l’attaque, Isabel Vieira, était présente, entièrement vêtue et gantée de noir.
A partir de 22H00 (locales et GMT), Mme Vieira a notamment reçue les condoléances du président par intérim de l’Assemblée, de plusieurs ministres ainsi que de l’ambassadeur de France, venus s’incliner devant le cercueil.
Auparavant, une veillée funèbre avait eu lieu dans la maison même où le général Vieira avait été sauvagement battu et tué par balles par des militaires, dans la nuit du 1er au 2 mars. Son assassinat avait suivi de quelques heures la mort du chef d’état-major des armées, le général Batista Tagmé Na Waié, dans un attentat à la bombe.
Sur le seuil de la maison, une chèvre été sacrifiée avant que n’entre le cercueil, selon un rite funéraire décrit à l’AFP par un témoin.
Puis l’ambulance transportant le cercueil, sirène hurlante, a été accompagnée jusqu’à l’Assemblée par deux véhicules de la police militaire et de nombreuses femmes pleurant à gros sanglots ou criant d’une voix rauque "général, père du peuple", dans la nuit noire de la capitale dépourvue d’électricité.
La veillée devait se prolonger jusqu’à O6H00, avant le début des funérailles nationales, vers 09H00, au siège de l’Assemblée.
Etaient attendus à ces obsèques le président sénégalais Abdoulaye Wade, le Premier ministre guinéen Kabiné Komara (nommé en décembre par la junte) ou encore le secrétaire d?Etat portugais aux Affaires étrangères Joao Gomes Cravinho.
A 10H00, un discours sera prononcé par le président par intérim, Raimundo Pereira, avant une cérémonie au cimetière municipal où le général Na Waié avait été enterré dimanche.
Les tombes des deux généraux, qui entretenaient une profonde défiance réciproque, y seront distantes de quelques dizaines de mètres.
M. Vieira avait été le premier président de l’Assemblée nationale populaire du pays, après que la Guinée-Bissau eut conquis par les armes son indépendance du Portugal en 1974. Le pays vivait alors (et jusqu’en 1991) sous un régime autoritaire de parti unique, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation qui dispose aujourd’hui de la majorité absolue à l’Assemblée.
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