Le président soudanais menace d’expulsion les ONG, l’ONU et les diplomates d
Le président soudanais Omar el-Béchir a averti dimanche les ONG, le corps diplomatique et les forces de l’ONU présents au Soudan de respecter les lois locales, sans quoi il seront « expulsés », lors d’un discours à El-Facher, au Darfour.
« J’ai un message pour toutes les missions diplomatiques présentes au Soudan, les organisations non gouvernementales (ONG) et les Casques bleus. Ils doivent respecter les lois locales sinon ils seront expulsés du pays sur le champ », a déclaré le président soudanais.
Omar el-Béchir est arrivé dimanche à El-Facher, capitale historique du Darfour, quatre jours après le mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes dans cette région de l’ouest soudanais.
Les pays occidentaux « nous ont dit que si nous permettions aux ONG de poursuivre leur travail, la décision de la CPI allait être suspendue. Mais nous avons refusé », a encore affirmé Omar el-Béchir lors d’un discours devant des milliers de personnes.
La CPI a délivré le 4 mars un mandat d’arrêt contre le président soudanais pour crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour, mais ce dernier y a répondu avec véhémence en expulsant 13 ONG internationales actives dans cette région en proie à la guerre civile.
« La CPI, les juges et le procureur sont tous sous mes souliers », a lancé avec dédain Omar el-Béchir. « Ils nous ont demandé de démettre de ses fonctions Ahmed Haroun mais j’ai refusé », a encore ajouté le président soudanais, vêtu d’un costume vert safari, son crâne dégarni perlant de sueurs sous un soleil plombant.
La France avait laissé entendre en septembre que le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait étudier le gel des procédures contre le président soudanais si Khartoum effectuait un « geste » comme remettre Ahmed Haroun, ministre d’Etat aux Affaires humanitaires, et Ali Kosheib, un chef des miliciens progouvernementaux janjawids, réclamés par la CPI pour leur rôle dans les crimes au Darfour.
Omar el-Béchir, 65 ans, a assuré que des élections libres allaient avoir lieu « cette année » au Soudan et a accusé les pays donateurs de financer les ONG « pour changer les résultats » d’une éventuelle élection.
Des élections sont normalement prévues cette année au Soudan, mais aucune date n’a encore été fixée.
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