Élection d’Abdelmadjid Tebboune en Algérie : un score révisé à 84 %

La Cour constitutionnelle a confirmé samedi 14 septembre la réélection du président sortant, avec 84,3 % des voix sur la base de résultats définitifs, au lieu des près de 95 % annoncés initialement. Le taux de participation et les scores des deux autres candidats ont également été revus.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune à Borgo Egnazia, lors du sommet du G7 organisé par l’Italie, à Savelletri, dans la région des Pouilles, le 13 juin 2024. © Ludovic MARIN / AFP

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune à Borgo Egnazia, lors du sommet du G7 organisé par l’Italie, à Savelletri, dans la région des Pouilles, le 13 juin 2024. © Ludovic MARIN / AFP

Publié le 14 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

« Nous annonçons que M. Abdelmadjid Tebboune est élu président pour un deuxième mandat et [qu’il] prendra ses fonctions dès sa prestation de serment », a déclaré le président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj, en direct sur la télévision et la radio nationales, ce samedi 14 septembre, confirmant la réélection du président sortant le 7 septembre avec un score révisé à 84,3 %, sur la base de résultats définitifs.

Sur la base de chiffres préliminaires, l’autorité électorale Anie avait annoncé, le 8 septembre, une victoire d’Abdelmadjid Tebboune avec 94,65 % des suffrages exprimés. Le chef de l’État, en lice face à deux candidats peu connus, était largement favori car il bénéficiait en outre de l’appui d’au moins quatre formations politiques importantes, dont le Front de libération nationale (FLN), l’ancien parti unique.

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Le taux de participation a également été revu par la Cour constitutionnelle à 46,10 %, alors que l’Anie avait annoncé la semaine dernière un « taux moyen de participation de 48 % » à la fermeture des bureaux de vote. L’affluence aux urnes était le véritable enjeu de la présidentielle, Abdelmadjid Tebboune voulant être « un président normal, pas un président mal élu » comme il y a cinq ans, selon Hasni Abidi, analyste et directeur du Centre d’études Cermam à Genève.

Dans le détail, la Cour constitutionnelle a annoncé samedi un nombre de votants de 11,2 millions sur 24,3 millions d’inscrits, précisant qu’il y a eu 1,7 million de votes annulés, et donc un total de 9,4 millions de suffrages exprimés. En décembre 2019, il avait été élu avec 58 % des suffrages mais une participation d’environ 40 %, dans le contexte tendu du Hirak, le mouvement massif prodémocratie, qui venait de chasser du pouvoir son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika.

« Flou et contradictions »

Ignorant les critiques d’ONG comme Amnesty International sur une « répression sévère » et « une tolérance zéro des voix dissidentes » dans le pays, Abdelmadjid Tebboune a fait campagne sur le redressement économique de l’Algérie, qui a connu une croissance d’environ 4 % ces deux dernières années, et sur une généreuse politique d’aides sociales.

La Cour constitutionnelle a aussi révisé à la hausse les scores des deux adversaires du président sortant, avec 9,56 % pour le candidat islamiste modéré Abdelaali Hassani (au lieu de 3,17 %) et 6,14 % pour le candidat socialiste Youcef Aouchiche (au lieu de 2,16 %).

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Dans une démarche inédite, les deux candidats malheureux avaient diffusé dimanche dernier un communiqué commun pour contester « le flou et des contradictions dans les chiffres sur la participation » ainsi que « des erreurs dans les pourcentages pour chaque candidat ».

Hassani et Aouchiche avaient déposé en début de semaine des recours auprès de la Cour constitutionnelle pour qu’elle révise les chiffres préliminaires, dénonçant « une fraude » et même une « mascarade », notamment sur la participation. L’Anie a été critiquée pour avoir donné « un taux moyen de participation », calculé en faisant la moyenne des taux des 58 préfectures algériennes alors que le taux de participation correspond normalement au nombre de votants divisé par le nombre d’inscrits.

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(avec AFP)

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