Zimbabwe: Tsvangirai, nouveau Premier ministre, blessé dans un accident de la route

Le nouveau Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai, qui a incarné pendant dix ans l’opposition au président Robert Mugabe, a été victime vendredi soir d’un accident de la route, trois semaines après avoir formé un gouvernement d’union avec son rival de toujours.

Publié le 6 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Sa femme, Susan, qu’il avait rencontré en 1977, est décédée dans cette collision avec un camion à Harare. Il a été hospitalisé dans un hôpital de la capitale dans un état stationnaire. Le couple, qui a eu six enfants, se rendait à un meeting à Buhera (est) d’où ils sont originaires.

Depuis sa prise de fonction comme Premier ministre, M. Tsvangirai n’a cessé de se déplacer aussi bien dans le pays, aujourd’hui en ruine, qu’à l’extérieur pour tenter de trouver une aide financière afin de sortir de la crise économique.

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A 56 ans, celui que les Zimbabwéens surnomment « l’homme aux grosses joues » se voyait enfin récompenser de sa victoire aux élections générales du 29 mars après avoir été à plusieurs reprises battu, arrêté et inculpé de trahison.

Non seulement son parti avait raflé le contrôle du Parlement, mais lui-même était arrivé largement en tête au premier tour de la présidentielle.

En juin pourtant, il avait dû jeter l’éponge dans la lutte pour la présidence, cédant devant les violences déchaînées contre ses partisans. Robert Mugabe, seul en lice, avait logiquement été réélu.

Jouant sans relâche la carte internationale, le chef de l’opposition avait finalement réussi dès le mois suivant à obtenir l’ouverture de négociations sous l’égide de l’Afrique australe.

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Né le 10 mars 1952, Morgan Tsvangirai est le fils aîné d’un charpentier qui a eu neuf enfants. Ancien ouvrier du textile et contremaître des mines, il a commencé sa carrière d’opposant dans le milieu du travail. D’abord syndicaliste de base, il est devenu en 1988 président du Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU).

A la fin des années 1990, il a lancé une série de grèves générales contre le gouvernement. Fort de sa popularité, il fonde alors le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) fin 1999.

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En moins d’un an, ce parti, que le pouvoir accuse d’être à la solde de l’ancienne puissance coloniale britannique, réussit à s’imposer comme la première force d’opposition.

Mais il n’est pas question pour le régime de plier devant la popularité de cet homme, qui contrairement à la majorité de la classe politique n’a pas participé à la lutte pour l’indépendance dans les années 70.

La campagne des législatives de 2000 est entachée de violences: une trentaine de partisans du MDC sont tués, des centaines agressés, torturés, violés. Malgré tout, le MDC remporte près de la moitié des sièges du Parlement.

Deux ans plus tard, M. Tsvangirai défie son rival Mugabe à la présidentielle. Juste avant le scrutin, il est accusé de trahison pour « complot contre le chef de l’Etat » mais sera acquitté en 2004.

L’ancien syndicaliste avait déjà échappé à la mort en 1997 « quand un groupe d’agresseurs inconnus avait tenté de le défenestrer depuis son bureau au dixième étage », selon une biographie autorisée.

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