Reconnaissance de l’État de Palestine : Mahmoud Abbas à Madrid
Le 28 mai, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont reconnu la Palestine comme un État. Le président Mahmoud Abbas est donc pour la première fois officiellement en visite à Madrid tandis qu’à Gaza, le chef du Hamas a affirmé que son mouvement est prêt à affronter durablement les forces israéliennes.
Mahmoud Abbas, doit se rendre à Madrid ce 17 septembre pour une visite de 48 heures, à « l’invitation de l’Espagne », après la reconnaissance par ce pays de l’État de Palestine, a-t-on appris de source officielle palestinienne. Le président palestinien doit être reçu par le Premier ministre, Pedro Sanchez, et le roi Felipe VI d’Espagne, avant de se rendre à New York où il est attendu le 20 septembre, en vue de participer à l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, a indiqué à l’AFP une source à la présidence palestinienne, sans plus de précisions.
« Rien ne justifie la punition collective de la population palestinienne »
Ce 16 septembre, le roi Felipe VI a reçu les lettres de créances de Hosni Abdel Wahed, premier ambassadeur en Espagne de l’État de Palestine, après sa reconnaissance par Madrid au mois de mai. M. Abdel Wahed, qui était chef de la mission diplomatique de la Palestine en Espagne depuis 2022 et jouissait d’un statut similaire à celui d’un ambassadeur, a changé officiellement de rang après la reconnaissance de l’Etat palestinien par Madrid il y a quelques mois. Le 28 mai, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, avaient reconnu la Palestine comme un État, s’attirant les foudres d’Israël, dont le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, avait alors accusé M. Sanchez, de se rendre « complice des appels au génocide du peuple juif ». L’Espagne a adopté depuis le début de la guerre à Gaza une position très critique vis-à-vis d’Israël.
Dans le même temps, le chef du Hamas a affirmé que le mouvement islamiste palestinien s’était préparé à affronter durablement les forces israéliennes dans la bande de Gaza, avec le soutien de ses alliés appuyés par l’Iran, près d’un an après le début de la guerre. « Nous nous sommes préparés pour mener une longue guerre d’usure », a déclaré Yahya Sinouar. Il a ajouté que les « efforts conjoints » avec les groupes de « la résistance » au Liban, en Irak et au Yémen allaient « briser la volonté » d’Israël.
Près d’un an après le début de la guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les opérations de représailles israéliennes ne connaissent pas de répit dans le territoire palestinien, assiégé et frappé par une catastrophe humanitaire. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé la « punition collective » de la population de Gaza qui subit une souffrance « inimaginable ». « Évidemment, nous condamnons tous les attaques terroristes du Hamas, ainsi que les prises d’otages », mais « la vérité est que rien ne justifie la punition collective de la population palestinienne, et c’est ce que nous voyons de façon dramatique à Gaza », a-t-il dit.
La guerre a aussi envenimé les tensions à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont devenus presque quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, un autre allié du Hamas, faisant redouter une escalade militaire dans la région. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé que la possibilité d’une solution diplomatique « s’éloignait » pour faire cesser les échanges de tirs transfrontaliers.
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Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a de son côté déclaré à l’émissaire américain Amos Hochstein, en visite en Israël, qu’un « changement radical » de la situation dans la zone frontalière était nécessaire afin de permettre le retour de dizaines de milliers d’Israéliens déplacés. Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a assuré que pour les États-Unis, « une solution diplomatique est la bonne façon, et la seule façon, de ramener le calme dans le nord d’Israël ».
Après des mois de négociations infructueuses pour parvenir à une trêve à Gaza, les États-Unis planchent, « en particulier avec l’Égypte et le Qatar », les deux autres pays médiateurs, sur une nouvelle proposition de compromis, a indiqué Matthew Miller. « Nous essayons de faire en sorte que cette proposition permette aux parties de parvenir à un accord final », a-t-il dit.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken doit se rendre à nouveau en Égypte cette semaine pour en discuter. Selon des responsables américains, les deux principaux points d’achoppement restent le couloir de Philadelphie, une zone du sud de la bande de Gaza frontalière avec l’Égypte dont Israël veut garder le contrôle, ainsi que les détails concernant la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël à la suite de nouvelles exigences du Hamas.
(Avec AFP)
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