Zimbabwe: arrestation du juge ayant autorisé la libération de Roy Bennett

Un juge zimbabwéen a été arrêté vendredi à Mutare (est) pour avoir autorisé la libération conditionnelle de Roy Bennett, un proche du nouveau Premier ministre Morgan Tsvangirai, a-t-on appris auprès d’un avocat.

Publié le 6 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

« Le juge Livingstone Chipadze a été arrêté », a indiqué par téléphone à l’AFP Trust Maanda, un avocat de Mutare.

M. Chipadze est accusé d’abus de pouvoir « pour avoir autorisé la remise en liberté de Bennett après qu’un tribunal lui ait accordé une libération conditionnelle », a-t-il ajouté.

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Le 24 février, un tribunal de Harare a ordonné la remise en liberté de Roy Bennett, vice-ministre de l’Agriculture désigné au sein du gouvernement d’union. L’Etat a cependant immédiatement introduit un recours pour le maintenir en détention.

Le juge Chipadze a rejeté en début de semaine cette demande mais le procureur Chris Mutangadura a fait appel devant la Cour suprême.

Roy Bennett, 52 ans, reste emprisonné jusqu’à ce que cette institution rende sa décision. Il a été arrêté le 13 février, jour de la prestation de serment du nouveau gouvernement d’union formé par M. Tsvangirai et le président Robert Mugabe.

Cet ancien fermier blanc est accusé d’avoir eu l’intention de commettre des actes de sabotage et de terrorisme. Il était à l’origine accusé de complot contre le chef de l’Etat après la découverte d’armes en 2006, au domicile d’un ancien policier blanc. Ce dernier avait désigné M. Bennett comme le propriétaire de ces armes.

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Roy Bennett, qui avait déjà passé huit mois en détention pour une altercation avec un ministre, s’était pour sa part enfui en Afrique du Sud, dont il n’est rentré qu’en janvier. Les charges à son encontre n’avaient jamais été levées.

Ancien propriétaire d’une plantation de café extrêmement rentable, Roy Bennett, trésorier du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai, avait été expulsé en 2003 de son exploitation dans le cadre d’une réforme foncière controversée.

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Les nouvelles poursuites à son encontre ont fait peser le doute sur la viabilité de la nouvelle coalition gouvernementale.

Le MDC avait un moment conditionné son entrée au gouvernement d’union à la libération des prisonniers, entre autres. Mais son chef Morgan Tsvangirai a plié sous la pression de l’Afrique australe afin de sortir le pays de près d’un an de crise politique.

Depuis la semaine dernière, sept personnes, dont la militante des droits de l’Homme Jestina Mukoko et des membres du MDC, ont été libérées sous caution après plusieurs mois de détention. Vingt-quatre autres militants sont toujours en prison.

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