Le second mandat de Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’OMC suspendu à la réélection de Trump
L’annonce de sa candidature était attendue depuis juillet et les perspectives s’annoncent plutôt favorables pour la Nigériane, sauf une nouvelle victoire de Donald Trump à la Maison Blanche qui avait bloqué sa nomination en 2020.
Première femme et première africaine à la tête de l’OMC, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala se lance à la conquête d’un second mandat à la tête de cette organisation qui peine à se réformer et à conclure de nouveaux accords majeurs. Si aucun autre candidat ne s’est pour l’instant déclaré, une grande incertitude demeure toutefois avec les élections américaines à venir. Une nouvelle victoire de Donald Trump à la Maison Blanche, qui en 2020 avait bloqué la nomination de Mme Okonjo-Iweala à la direction générale de l’OMC, pourrait jouer en sa défaveur.
Processus de nomination de neuf mois
L’annonce de sa candidature était attendue depuis juillet lorsque, lors d’une réunion au siège de l’OMC, le groupe des pays africains lui avait officiellement demandé de se rendre disponible pour un second mandat. C’est désormais chose faite. Les perspectives s’annoncent plutôt favorables pour la Nigériane, 70 ans, appréciée des diplomates, tant pour son niveau élevé d’engagement que pour ses nombreux contacts au plus haut niveau. Sa décision a été officiellement communiquée le 16 septembre au président du Conseil général de l’OMC, l’ambassadeur norvégien Petter Olberg.
Le mandat actuel la Nigériane à la tête de l’OMC, une organisation qui compte désormais 166 membres depuis l’accession du Timor-oriental le 30 août et des Comores le 21 août, se termine à la fin d’août 2025. Mais le temps presse, car le processus de nomination commence neuf mois avant l’expiration du mandat d’un directeur général en exercice, soit en décembre dans le cas actuel. Comme pour toutes les décisions à l’OMC, les directeurs généraux de l’OMC sont choisis par consensus par l’ensemble des membres de l’organisation.
Le soutien de Joe Biden
Cette procédure n’est pas remise en cause par les pays mais elle a montré ses limites lors de la nomination de Ngozi Okonjo-Iweala, à laquelle l’ancien président américain Donald Trump s’était opposé, envers et contre tous, lui préférant la ministre sud-coréenne du Commerce Yoo Myung-hee. La Nigériane avait dû attendre l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche pour obtenir le soutien de Washington et prendre, ainsi, les rênes de l’OMC en février 2021. Elle avait alors succédé au Brésilien Roberto Azevedo, lui-même parti un an avant la fin de son mandat pour raisons familiales.
Elle avait trouvé une organisation quasi-paralysée et qui n’arrivait plus à remplir sa mission. Au cours de ces quatre dernières années, elle a tenté de lui insuffler un nouveau dynamisme, notamment en plaçant l’OMC au cœur des discussions sur l’accès aux vaccins pendant la pandémie de Covid-19. Elle est également parvenue à faire aboutir des négociations vieilles de plus de vingt ans sur l’interdiction de certaines formes de subventions à la pêche, et se montre largement favorable à ce que les pays concluent des accords par groupe s’ils ne parviennent pas à un consensus.
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Mais quatre ans après son arrivée, la pression en faveur de la réforme de l’OMC s’est accentuée, avec notamment la question de savoir si les économies émergentes plus avancées devraient contracter des obligations plus importantes dans le cadre des accords. Et le système de règlement des différends, dont la nomination des juges de l’organe d’appel est bloquée depuis plusieurs années par les Etats-Unis, n’a toujours pas été remis en état de marche. L’objectif est d’y parvenir encore cette année, pour que l’OMC puisse lancer plus sereinement les préparatifs de sa prochaine grande réunion ministérielle, en 2026, au Cameroun.
(Avec AFP)
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