Béchir: l’UA va demander à l’ONU d' »interrompre » la procédure CPI

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine va demander au Conseil de sécurité de l’ONU d' »interrompre » la procédure engagée par la CPI contre le président soudanais Omar el-Béchir, afin de privilégier le processus de paix, notamment au Darfour.

Publié le 5 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

« Le CPS a décidé de poursuivre les démarches entamées vis-à-vis de la communauté internationale et surtout du Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il interrompe ce processus engagé, pour permettre et donner une chance à la paix au Soudan », a déclaré à la presse l’ambassadeur du Burkina Faso et président du CPS, Bruno Nongoma Zidouemba.

« Nous avons demandé au président de la Commission (Jean Ping) de dépêcher à New York, dans les plus brefs délais, une délégation de haut niveau pour entreprendre ces démarches auprès du Conseil (de sécurité) et du Secrétaire général de l’ONU », a-t-il ajouté, tout en soulignant l’engagement de l’UA dans la lutte contre l’impunité.

la suite après cette publicité

Cette délégation sera chargée « de réitérer le souhait et la requête de l’UA exprimés par les chefs d’Etat lors du dernier sommet (en février) afin que le Conseil de sécurité suspende la procédure en cours de la CPI et donne plus de chance à la paix », a-t-il précisé.

L’article 16 du Statut de Rome, texte fondateur de la CPI adopté en 1998, prévoit la possibilité de suspendre des poursuites de la CPI pendant 12 mois à compter d’une résolution en ce sens du Conseil de sécurité de l’ONU.

Saluant les progrès dans le processus de paix au Darfour, le CPS « a également demandé au Soudan de continuer dans cette voie sur laquelle il s’est engagé pour la paix et de garder une certaine retenue », a encore dit M. Zidouemba.

Le président soudanais Omar el-Béchir, 65 ans, est depuis mercredi sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour. Cette région de l’ouest du Soudan est déchirée depuis 2003 par une guerre civile qui a fait 300. 000 morts selon l’ONU, 10. 000 selon Khartoum.

la suite après cette publicité

Plus tôt jeudi, dans sa présentation devant le CPS, l’ambassadeur du Soudan Mohieldin Ahmed Salim avait « appelé les Etats membres amis à se retirer du statut de Rome ».

« Le CPS n’a pas eu à prendre cette direction, il s’agit d’une décision souveraine de chaque Etat. Le conseil n’a donc pas appelé à aller dans cette direction », a précisé le diplomate burkinabè.

la suite après cette publicité

Le CPS a toutefois recommandé aux Etats membres de se réunir rapidement afin de présenter leur position sur un éventuel désengagement de la CPI au prochain sommet de l’UA prévu en juillet à Madagascar.

« Les pays africains comme les autres ont soif de justice », a-t-il ajouté, estimant toutefois que la décision de la CPI menaçait la paix au Soudan.

Selon M. Mohieldin, le président Béchir ne serait pas affecté par le mandat d’arrêt « qui ne signifie rien pour nous », avait-il dit. Le Soudan n’est pas signataire du statut de Rome.

Concernant de possibles représailles contre la force conjointe UA-ONU déployée au Darfour (Unamid), « nous avons assuré nos frères ici qu’aucun mal n’arrivera à nos frères soldats d’Afrique ou du Moyen-Orient ou d’ailleurs. Nous mènerons tous les efforts pour les protéger ».

« Il s’agit d’une question politique, non pas militaire. Il n’y a pas de raison que l’armée soit impliquée dans cela. L’Unamid ne craint rien et est autorisée à poursuivre ses missions et opérations au Darfour », a précisé l’ambassadeur adjoint du Soudan, Akwei Bona Malwal.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires