Burkina Faso : menacés par les jihadistes, les habitants de Djibo appellent à l’aide

Déjà sous blocus jihadiste, la ville fait désormais face à un ultimatum. Depuis le 14 septembre, ses habitants ont fui massivement. Certains ont cherché protection auprès du camp militaire.

Vue aérienne de la ville de Djibo, au Burkina Faso, le 18 février 2021. © Sam Mednick/AP/SIPA

Vue aérienne de la ville de Djibo, au Burkina Faso, le 18 février 2021. © Sam Mednick/AP/SIPA

Publié le 18 septembre 2024 Lecture : 1 minute.

Depuis quelques jours, de nombreux habitants de Djibo fuient leurs habitations après des menaces d’incursion jihadiste, selon des sources locales. « Depuis samedi matin [le 14 septembre], quasiment toute la ville est en mouvement. Certains se sont rendus dans le camp du détachement militaire pour demander [à s’y] réfugier », explique un habitant joint par l’AFP. Le 15 septembre, les habitants de Djibo ont manifesté devant ce camp pour demander « sécurité et protection », a poursuivi la même source.

Menaces d’exécution

Ces déplacements et cette manifestation font suite à un « ultimatum de quelques jours » lancé par des individus armés qui ont fait irruption dans la ville, le 13 septembre. « Les terroristes ont donné l’ordre aux habitants de vider certains quartiers, pour se regrouper dans un ou deux autres quartiers, sous peine d’être exécutés la prochaine fois », a confirmé un habitant.

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« Lors de cette incursion, deux personnes ont été tuées. Les habitants ont donc déserté les quartiers. Certains se sont rendus au camp de l’armée, où ils espèrent être en sécurité, a-t-il poursuivi. Depuis longtemps, il y a des incursions dans la ville, avec parfois des victimes, mais c’est la première fois qu’il y a autant de déplacements. »

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Chef-lieu de la province du Seno, Djibo est sous blocus des groupes jihadistes depuis plusieurs années. La ville accueille de nombreux déplacés ayant fui leurs villages menacés par les jihadistes. Sa population est passée de 60 000 habitants à plus de 200 000 en cinq ans, selon les estimations. L’armée burkinabè organise de façon irrégulière des convois sécurisés pour la ravitailler.

Depuis 2015, les attaques de groupes jihadistes ont fait plus de 26 000 morts civils et militaires, selon l’ONG Acled, qui répertorie les victimes de conflits dans le monde.

La situation ne cesse de se dégrader : plus de 15 500 personnes ont été tuées depuis le coup d’État de septembre 2022 qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, dont plus de 6 000 depuis le début de l’année, toujours selon Acled.

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(Avec AFP)

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