Les arrestations, réel obstacle à la reconstruction, selon Tsvangirai

Le nouveau Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai a prévenu les députés que la détention de prisonniers politiques affectait la confiance des donateurs internationaux, dont l’aide est très attendue pour reconstruire au plus vite ce pays totalement en ruine.

Publié le 4 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

"Aucun pays donateur ou institution ne proposera une quelconque assistance tant que notre gouvernement ne renverra pas une image positive", a déclaré l’ancien opposant lors de son premier discours devant le Parlement.

"La répression violente, les arrestations arbitraires et persécutions politiques nous bloquent pour reconstruire notre économie et assurer une croissance pour tous", a souligné M. Tsvangirai, détendu et souriant.

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Les donateurs, en particulier la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, ont décidé d’observer comment fonctionne le gouvernement d’union, formé le 13 février avec le président Robert Mugabe après six mois de retard, avant d’accroître leur aide économique.

Mais le gouvernement a rapidement besoin, selon M. Tsvangirai, de cinq milliards de dollars américains pour mener à bien la reconstruction du pays, dont l’économie est en chute libre avec une inflation chiffrée en milliards de %, 94% de chômage et une production au point mort.

Vendredi, l’Afrique australe s’est finalement engagée à aider le Zimbabwe à rassembler deux milliards de dollars et à organiser d’ici la fin du mois un sommet extraordinaire consacrée à ce problème.

Pretoria envisage même d’accorder un prêt à son voisin, dont les habitants fuient en Afrique du sud la misère et les persécutions politiques chez eux.

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Depuis octobre, une trentaine de militants des droits de l’Homme et de l’opposition, accusés de complot, ont été enlevés et le vice-ministre de l’Agriculture désigné, Roy Bennett, a même été arrêté le jour même de la prestation de serment du gouvernement d’union, le 13 février.

Malgré la libération sous caution depuis la semaine dernière de sept militants des droits de l’Homme et des membres du MDC, 24 autres personnes restent aujourd’hui emprisonnées et le ministère public tente par tous les moyens d’empêcher la libération conditionnelle de M. Bennett.

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"Ces détenus sont punis avant même d’être reconnus coupables. Bien sûr, s’il y a suffisamment de preuves à leur encontre, leur procès doit être une priorité", a indiqué le Premier ministre, un jour après avoir prêté serment devant le Parlement.

Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de M. Tsvangirai avait un moment notamment conditionné son entrée au gouvernement d’union, qui aurait dû être mis en place mi-septembre, à la libération des prisonniers.

Son chef a fini par plier sous la pression de l’Afrique australe afin de sortir le pays de l’impasse politique née de la défaite du régime aux élections générales de mars 2008.

Arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, il avait dû renoncer à la course pour protéger ses partisans, premières victimes de violences qui ont fait au moins 180 morts. M. Mugabe, seul en lice et au pouvoir depuis 1980, avait logiquement été réélu en juin.

Cette crise politique a précipité l’effondrement de ce qui restait d’une économie autrefois prospère. Plus de la moitié des Zimbabwéens sont aujourd’hui menacés de famine et le délabrement des infrastructures sanitaires a généré une épidémie de choléra, qui a fait depuis août près de 4. 000 personnes morts.

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