Madagascar: le président durcit le ton, meeting de l’opposition mis en échec

Le président malgache Marc Ravalomanana a durci le ton mercredi face au mouvement lancé par son opposant Andry Rajoelina qui n’a pas pu réunir ses partisans, les forces de l’ordre ayant empêché leur rassemblement dans la capitale, où ont eu lieu quelques échauffourées.

Publié le 3 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Le président Ravalomanana, confronté depuis mi-décembre à une crise ouverte avec le maire destitué d’Antananarivo, M. Rajoelina, a annoncé mercredi qu’il avait « décidé de rétablir l’ordre », sur les ondes de Radio Mada (proche du pouvoir).

« Les forces de l’ordre vont prendre leurs responsabilités, les magistrats vont faire appliquer la loi », a-t-il ajouté.

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De fait, à l’aube d’un nouveau rassemblement du camp de l’opposition au coeur de la capitale malgache, les forces de sécurité avaient pris position dans le centre-ville et interdisaient les accès à l’avenue de l’Indépendance, une vaste esplanade abritant la place du 13-Mai.

Des manifestants qui se rendaient au rendez-vous désormais quotidien de l’opposition ont été bloqués par les forces de l’ordre aux extrémités de l’avenue avant d’être dispersés à coups de grenades lacrymogènes.

Réfugiés sur les collines alentours, des groupes de jeunes ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre qui ont répondu par des tirs de sommation.

Selon plusieurs témoins contactés par l’AFP, des affrontements similaires entre forces de l’ordre et bandes de jeunes, pour certains armés de barres de fer, ont eu lieu sur plusieurs autres axes de la capitale.

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Hormis le centre-ville et plusieurs lieux d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, l’activité était quasi-normale dans le reste de la capitale, selon des témoins interrogés par l’AFP.

Mercredi après-midi, la situation semblait revenir à la normale et la circulation reprenait dans des quartiers proches du centre-ville.

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Cette interdiction du rassemblement place du 13-Mai constitue une première depuis le début de la crise ouverte débutée mi-décembre entre le président malgache et le maire destitué d’Antananarivo, qui s’est imposé en quelques mois comme son principal opposant.

Jusqu’à présent, les forces de l’ordre avaient été absentes de la place du 13-Mai avant et pendant les meetings de l’opposition et n’y étaient revenues que bien après la dispersion.

Par ailleurs, dans plusieurs quartiers de la capitale, mercredi matin, deux radios, dont Viva, appartenant à M. Rajoelina, étaient inaudibles.

Andry Rajoelina a décrété samedi une grève générale, peu suivie jusqu’à présent, et comptait réunir mercredi les employés du secteur privé.

M. Rajoelina, qui a été destitué par le gouvernement de son poste de maire le 3 février, a multiplié les manifestations à Antananarivo et pris la tête d’une « Haute autorité de transition » censée, aux yeux de l’opposition, remplacer le pouvoir en place. Il s’est également autoproclamé en charge des affaires du pays.

Au total, une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé la crise politique.

M. Rajoelina s’est fait le porte-voix des frustrations de nombreux Malgaches durement touchés par la hausse des prix. Il a également porté sur la place publique leur ressentiment contre M. Ravalomanana décrit comme coupé de la population et affairiste.

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