Fespaco: les films marocains font la vedette

Terre privilégiée par Hollywood pour la réalisation de films en Afrique, le Maroc dispose désormais d’une industrie cinématographique vivante et dont il récolte les fruits avec une forte présence au 21ème Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco).

Publié le 4 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

De nombreux réalisateurs africains déplorent la faiblesse de la production sur le continent. Mais le Maroc fait exception. Le pays produit en moyenne quinze longs métrages par an et le double en court métrage.

Présent avec trois longs métrages en compétition officielle et quatre en court métrage, le Maroc est avec l’Afrique du sud, les pays qui dominent le nombre de films sélectionnés pour ce 21ème Fespaco.

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« Il y a une volonté politique au Maroc. Deuxièmement, on a des cinéastes qui bossent et qui le méritent. Ils ont arraché cette volonté politique. En plus, on a maintenant à la tête du Conseil cinématographique marocain (CCM) des gens qui sont cinéastes et qui s’intéressent au cinéma », estime Hassan Benjelloum, poulain d’argent de Yennenga avec son court métrage « La chambre noire » en 2007 au Fespaco.

Réalisateurs et comédiens marocains s’accordent pour dire que le cinéma a amorcé une véritable révolution depuis que le CCM a instauré la formule d’avance sur recettes.

Résultat, les budgets des films montent à environ 30 millions de dirhams (2,7 millions d’euros) pour les longs métrages.

« On est des privilégiés. Les autres (réalisateurs de l’Afrique subsaharienne, ndlr) ne peuvent pas avoir des budgets de ce genre », déplore le réalisateur Mohamed Ahed Bensouda, président de la Nouvelle relève du cinéma africain, une association qui regroupe de jeunes réalisateurs maghrébins et d’Afrique subsaharienne.

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« Ce n’est pas un secret. Le cinéma est un art, une industrie comme les autres qui nécessite cependant beaucoup d’argent pour faire un film », relève Nabil Ayouch, vainqueur de l’Etalon de Yennenga au Fespaco en 2001.

Cette année, il revient avec « Whatever Lola wants », un film qui raconte l’histoire d’une jeune new-yorkaise, Lola, qui part en Egypte.

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Séduite par une danseuse de légende cairote, elle décide de devenir « danseuse de ventre ».

Contrairement à l’Afrique subsaharienne, où les films ne tiennent pas la dragée dans les box offices face aux images d’Hollywood, le Maroc s’en sort mieux, selon plusieurs réalisateurs.

« Ce qui est important au Maroc pour le box office, c’est toujours un film marocain en tête maintenant et ça c’est très important. C’est le contraire au Nigeria les gens produisent beaucoup de films mais ce sont les films américains qui passent en tête », se félicite M. Bensouda.

Selon lui, « Whatever Lola wants » a fait 200. 000 entrées au Maroc à sa sortie. Mais le problème du Maroc perd ses salles de cinéma.

« On a aussi des problèmes de fermeture de salles comme dans les autres pays.

Le parc cinématographique qui était de 250 salles il y a quelques années s’est réduit à 65 salles pour un pays de 40 millions d’habitants, déplore Mohamed Ismaïl, réalisateur de « Adieu mères ».

Ce film en compétition pour l’Etalon de Yennenga relate l’histoire de deux familles, l’une juive, l’autre musulmane du Maroc des années 60, solidement liées mais que le destin va séparer.

Le Fespaco rassemble à Ouagadougou, chaque année impaire, des réalisateurs, acteurs, techniciens du cinéma, producteurs, etc. du continent africain et de sa diaspora des Antilles et de l’Amérique.

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