Détenu mais candidat : Ayachi Zammel reste dans la course en Tunisie

Condamné le 18 septembre à un an et huit mois de prison pour des accusations liées à des falsifications de parrainages, un des trois candidats autorisé à concourir en lice pour le scrutin du 6 octobre.

Ramzi Jebabli, directeur de campagne du candidat emprisonné Ayachi Zammel, déclare le début de la campagne, le 16 septembre 2024 à Tunis. © FETHI BELAID / AFP

Ramzi Jebabli, directeur de campagne du candidat emprisonné Ayachi Zammel, déclare le début de la campagne, le 16 septembre 2024 à Tunis. © FETHI BELAID / AFP

Publié le 19 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Ayachi Zammel, un ancien député et dirigeant d’un petit parti libéral, s’est vu infliger une peine de un an et huit mois d’emprisonnement par le tribunal de première instance de Jendouba, au nord-ouest de Tunis. Son équipe d’avocats « va faire appel », a précisé Abdessatar Messaoudi, président de son comité de défense. La condamnation a été prononcée en l’absence de l’accusé, selon l’avocat qui n’en a pas précisé les motifs.

Les candidats sérieux écartés

Selon Me Messaoudi, cette condamnation n’empêche pas son client de se présenter au scrutin présidentiel du 6 octobre. « Il reste candidat à la présidentielle, et son équipe va continuer sa campagne électorale », a indiqué l’avocat, assurant que « rien ne peut mettre fin à sa candidature, sauf la mort ». Lors du précédent scrutin de 2019, l’homme d’affaires Nabil Karoui était au second tour alors qu’il se trouvait en prison.

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Industriel inconnu du grand public jusqu’à sa candidature, Ayachi Zammel a été arrêté le 2 septembre, pour des soupçons de faux parrainages dans une affaire pour laquelle le tribunal de Manouba, en banlieue de Tunis, l’avait remis en liberté le 6 septembre. Mais il avait été immédiatement réarrêté sur instruction du tribunal de Jendouba pour des accusations similaires.

L’autorité électorale Isie a publié le 2 septembre une liste qu’elle a qualifiée de « définitive » des trois candidats retenus pour la présidentielle, dont Kaïs Saïed et Ayachi Zammel ainsi que Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ancien député de la gauche panarabiste qui avait soutenu le coup de force présidentiel de l’été 2021.

L’autorité a écarté trois autres concurrents de Saïed considérés comme particulièrement sérieux dont l’ancien ministre Mondher Zenaïdi et Abdellatif Mekki, un ancien dirigeant du mouvement islamo-conservateur Ennahdha, rejetant des décisions du Tribunal administratif les réintégrant dans la course présidentielle. L’ONG Human Rights Watch a accusé l’Isie « d’ingérence politique », qualifiant les jugements du Tribunal administratif de « juridiquement contraignants » et d’être « intervenue pour fausser le scrutin en faveur de Kaïs Saïed ».

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L’Union européenne avait dénoncé des atteintes à la démocratie en Tunisie après l’arrestation de Zammel et l’exclusion des trois autres candidats, regrettant des décisions ayant pour conséquence de « limiter l’éventail de choix pour les citoyens tunisiens ». « Les derniers développements témoignent d’une limitation continue de l’espace démocratique » en Tunisie, a déploré une porte-parole du service diplomatique de l’UE.

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(Avec AFP)

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