L’Arabie saoudite ne normalisera pas ses relations avec Israël « avant la création d’un État palestinien »

Lors du Conseil de la Choura, l’assemblée saoudienne chargée de conseiller le gouvernement, le prince héritier Mohamed ben Salman a fustigé « les crimes des forces d’occupation israéliennes contre le peuple palestinien ».

Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman. © HO / Saudi Royal Palace / AFP

Publié le 19 septembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Le prince héritier et dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, a affirmé que son pays n’établirait pas de relations diplomatiques avec Israël avant la « création d’un État palestinien ». « Le royaume ne cessera pas son travail inlassable pour établir un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, et nous affirmons que le royaume n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela », a-t-il déclaré devant le Conseil de la Choura, l’assemblée saoudienne chargée de conseiller le gouvernement. Le prince héritier a également fustigé « les crimes des forces d’occupation israéliennes contre le peuple palestinien », dans la foulée de l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution réclamant la fin de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens d’ici un an.

La question palestinienne « au premier plan »

L’Arabie saoudite, qui abrite deux des sites les plus saints de l’islam, n’a jamais reconnu Israël et ne s’est pas jointe aux accords d’Abraham négociés par les États-Unis en 2020, qui ont vu ses voisins du Golfe, Bahreïn et les Émirats arabes unis, établir des liens formels avec Israël, de même que le Maroc. L’administration américaine a exprimé à plusieurs reprises son espoir de parvenir à un accord de normalisation avec Ryad, ce qui pourrait changer la donne dans la région.

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« Si nous parvenons à obtenir un cessez-le-feu à Gaza, nous pourrons avancer sur la voie de la normalisation » entre Israël et l’Arabie saoudite, a déclaré début septembre le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. Mais « les positions extrémistes, dures et irresponsables de Netanyahou pendant la guerre de Gaza ont conduit Mohammed ben Salman à prendre cette décision ferme », affirme un observateur saoudien.

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En septembre 2023, avant l’attaque sans précédent du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre à Gaza, Mohammed ben Salmane avait déclaré se « rapprocher tous les jours » d’un accord censé renforcer aussi le partenariat de sécurité entre Washington et Ryad. Les analystes affirmaient alors que Ryad négociait avec force pour obtenir des gains des Américains, notamment des garanties de sécurité et une assistance dans un programme nucléaire civil capable d’enrichir de l’uranium.

Un mois après, le royaume du Golfe suspendait les négociations de normalisation avec Israël sur fond de guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. Le 18 septembre, le prince saoudien a affirmé que la question palestinienne était « au premier plan ». En adoptant cette position, à moins de deux mois de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, MBS « s’adresse désormais à la prochaine administration américaine, il planifie les grandes lignes des négociations de normalisation en faisant comprendre que la question palestinienne est importante », décrypte l’analyste saoudien Aziz Alghashian.

Alors que les combats se poursuivent à Gaza depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre 2023 et que les médiateurs peinent à obtenir une trêve, des responsables saoudiens insistent plus que jamais sur la nécessité de créer un État palestinien. Mais le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahou y reste implacablement opposé.

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(Avec AFP)

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