Au Niger, des attaques séparées contre l’armée font au moins 12 morts
La junte nigérienne, qui dirige le pays depuis le coup d’État de juillet de 2023, fait face à une situation sécuritaire encore plus dégradée qu’avant sa prise du pouvoir.
Au moins douze militaires nigériens ont été tués et plus d’une trentaine blessée au cours de deux attaques séparées et dans l’explosion d’une mine artisanale entre dimanche et mardi, a déclaré l’armée mercredi à la télévision nationale.
Dimanche, dans la région de Tillabéri, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Niamey, cinq soldats ont été tués et 25 autres blessés par « une horde de criminels venus par centaines », selon les mots de l’armée, qui affirme avoir, en réponse, dépêché des renforts terrestres et aériens permettant de tuer « plus de 100 terroristes », sans donner plus de précisions sur l’identité des assaillants.
Lundi, dans la région de Diffa dans le sud-est du Niger, en proie aux attaques de Boko Haram et de la branche Afrique de l’Ouest du groupe État islamique, une patrouille « a été victime d’un incident lié à un engin explosif improvisé qui a occasionné la mort de cinq braves soldats ». Une « frappe chirurgicale » aérienne aurait cette fois permis de « tuer plusieurs terroristes » responsables de cette attaque et de « détruire les pirogues et du matériel ».
Attaque revendiquée par le Mouvement patriotique pour la liberté et la justice (MPLJ)
Mardi, dans la région d’Agadez, dans l’extrême nord du pays, une nouvelle attaque a visé un « camp militaire et le poste de gendarmerie de Chirfa ». Deux militaires sont morts et six autres blessés « alors qu’ils tentaient de contrôler un véhicule des assaillants », a détaillé le « bulletin des activités opérationnelles » diffusé sur Télé-Sahel. En précisant qu’ »une opération de poursuite a été immédiatement lancée pour traquer les assaillants en fuite et qui se dirigeraient vers la frontière libyenne ».
Cette attaque-là a été revendiquée par un nouveau groupe armé, le Mouvement patriotique pour la liberté et la justice (MPLJ), qui dit avoir tué 14 soldats et deux gendarmes et avoir perdu deux de leurs combattants.
Le MPLJ, créé début août, est une scission du Front patriotique pour la libération (FPL), un mouvement rebelle luttant pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé et détenu par des militaires depuis un coup d’État en juillet 2023.
Lors de leur prise de pouvoir il y a plus un an, les putschistes avaient justifié leur coup de force par la dégradation de la situation sécuritaire. Mais les attaques perdurent : selon l’organisation Acled, qui répertorie les victimes des conflits dans le monde, quelque 1 500 civils et militaires sont morts dans des attaques jihadistes depuis un an.
(avec AFP)
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