Madagascar: l’appel à la grève générale du camp Rajoelina peu suivi

Le camp de l’opposant malgache Andry Rajoelina a débuté lundi, péniblement, une nouvelle phase de sa mobilisation contre le président Marc Ravalomanana, son appel à la grève générale ayant été peu suivi, tout comme son nouveau rassemblement à Antananarivo.

Publié le 2 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Samedi, au terme d’une semaine marquée par le blocage d’un round de discussions directes entre M. Rajoelina et le président Ravalomanana, les premières depuis le début de la crise, l’opposant avait lancé un appel à une grève générale nationale et des rassemblements quotidiens.

Mais lundi, l’activité à Antananarivo comme dans d’autres villes de la Grande Ile de l’océan Indien n’était que faiblement ralentie par cette grève générale.

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Dans la capitale de Madagascar, dans un quartier abritant plusieurs ministères, dont ceux de l’Intérieur, de l’Education nationale et des Affaires étrangères, les bureaux étaient ouverts et des fonctionnaires se rendaient au travail, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les taxis beiges d’Antananarivo circulaient en nombre dans un trafic dense, rendu difficile par les piétons débordant des trottoirs tandis que de nombreux commerces avaient ouvert leurs rideaux de fer, certains à moitié seulement, de peur d’éventuels débordements.

Seul incident notable, les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour lever un des deux barrages installés par des partisans de « TGV », le surnom donné à M. Rajoelina. Une personne a été blessée dans ces opérations, selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP.

A Toliara, la grande ville côtière du sud-ouest du pays, l’activité était comparable à celle des précédentes semaines: les commerces étaient ouverts dans la matinée et s’apprêtaient à fermer dans l’après-midi, de crainte de pillages.

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« On ouvre avec une seule porte. A la moindre alerte, on ferme. Tout le monde est sur le qui-vive », a indiqué au téléphone Yakat, 33 ans, qui tient une quincaillerie dans le centre-ville.

Diego Suarez, dans le nord, connaissait une situation similaire, hormis la fermeture d’une partie des commerces.

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A l’image de cette grève générale peu suivie, le rassemblement des « pro-TGV » a attiré moins de 5. 000 personnes sur la place du 13-Mai, au coeur de la capitale malgache.

A la tribune, le maire destitué d’Antananarivo a déploré le fait qu’il n’avait toujours pas accès aux ondes de la télévision nationale et a appelé les opérateurs économiques de l’île à venir sur la place exprimer leur point de vue dans les jours à venir.

Son discours, dans lequel il a reproché au chef de l’Etat de « faire la sourde oreille », a été ponctué de concerts de casseroles par ses partisans, suivant une consigne des organisateurs.

L’appel à la grève générale et l’occupation quotidienne de la rue inscrivent un peu plus son mouvement dans le sillage de celui M. Ravalomanana, qui avait contesté le résultat du premier tour de la présidentielle en décembre 2001 pour finalement être déclaré vainqueur en juillet 2002 au terme d’une épreuve de force avec le président sortant Didier Ratsiraka. Ce dernier avait quitté Madagascar pour la France.

Dimanche soir, l’envoyé spécial de l’ONU pour la crise à Madagascar Haïle Menkerios a assuré que « les discussions continuent » malgré « le manque de confiance » entre les deux camps, demandant la fin des provocations, aussi bien dans la rue que dans les médias.

Fidèle à sa ligne de conduite, le président a feint d’ignorer la crise lors de son allocution hebdomadaire, exhortant la population à « continuer le travail ».

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