Le Hezbollah promet une riposte « terrible » contre Israël
Israël n’a pas commenté les attaques sur les appareils de communication du Hezbollah après qu’il a annoncé étendre ses objectifs de guerre jusqu’à la frontière avec le Liban, pour permettre le retour chez eux des habitants du nord du pays.
Le chef du Hezbollah a reconnu le 19 septembre que la formation pro-iranienne avait reçu un coup « sans précédent », après les explosions meurtrières de ses appareils de transmission au Liban, promettant une « terrible » riposte à cette attaque spectaculaire attribuée à Israël. L’armée israélienne a de son côté poursuivi ses raids aériens dans le sud du Liban, disant avoir visé notamment des systèmes lance-roquettes du Hezbollah « prêts à être utilisés immédiatement pour tirer sur le territoire israélien ».
« Terrible châtiment »
Dans un discours télévisé, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé l’ouverture d’une enquête interne sur les explosions de bipeurs et de talkies-walkies qui ont fait 37 morts et près de 3 000 blessés dans ses rangs les 18 et 19 septembre, exacerbant les craintes d’une guerre à grande échelle au Proche-Orient. Israël va recevoir « un terrible châtiment », a-t-il prévenu.
Israël n’a pas commenté cette attaque survenue juste après qu’il a annoncé étendre ses objectifs de guerre à Gaza contre le Hamas palestinien jusqu’à la frontière avec le Liban pour permettre le retour chez eux des habitants du nord du pays. Ces derniers ont été déplacés par les affrontements transfrontaliers, quasi quotidiens depuis octobre entre le Hezbollah et l’armée israélienne.
« Vous ne pourrez pas ramener les habitants du nord » chez eux, a rétorqué Hassan Nasrallah aux dirigeants israéliens. « Le front du Liban avec Israël restera ouvert jusqu’à la fin de l’agression à Gaza », a-t-il martelé. Le Hamas s’est dit « très reconnaissant » de ce soutien.
Les opérations militaires contre le mouvement islamiste libanais « vont continuer », a affirmé le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, alors que l’armée a annoncé la mort de deux soldats israéliens « tombés au combat » dans le nord du pays.Selon l’agence de presse officielle libanaise Ani, un « drone hostile » a survolé jeudi soit plusieurs zones du sud du Liban, diffusant par hauts-parleurs des « discours incitatifs » contre le chef du Hezbollah et l’accusant de « causer une destruction totale ».
Vols suspendus
Dans ce contexte extrêmement tendu, la compagnie aérienne américaine Delta Air Lines a annoncé prolonger jusqu’à la fin de l’année la suspension de sa desserte entre New York et Tel-Aviv. American Airlines avait déjà indiqué qu’il ne l’assurerait plus jusqu’à fin mars 2025 et United Airlines l’a suspendue sine die. Les compagnies Lufthansa et Air France ont elles aussi annoncé la suspension de leurs vols pour Tel-Aviv et Beyrouth.
Qatar Airways a de son côté annoncé, avec effet immédiat, interdire jusqu’à nouvel ordre aux passagers au départ de l’aéroport de Beyrouth de transporter des bipeurs et talkies-walkies, conformément aux directives de l’Aviation civile au Liban.
Le ministre israélien de la Défense a annoncé que le « centre de gravité » de la guerre se déplaçait « vers le nord ». Les principaux objectifs affichés jusqu’à présent étaient la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien.
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Selon un responsable libanais de la sécurité, « les appareils (de transmission du Hezbollah) étaient préprogrammés pour exploser ». Une enquête préliminaire des autorités libanaises montre que les appareils ont été piégés avant d’entrer dans le pays, selon une lettre de la mission libanaise à l’ONU. Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, a annoncé le dépôt d’une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU suite à « l’agression cyberterroriste israélienne qui constitue un crime de guerre ».
Résolution diplomatique « faisable »
La Turquie a accusé « Israël d’étendre la guerre au Liban », l’ONU et Washington ont mis en garde contre une « escalade » tandis que Londres a exprimé sa « profonde préoccupation ». Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, ont promis « une réponse écrasante du front de la résistance », qui regroupe des formations armées de la région hostiles à Israël.
Le président américain Joe Biden pense néanmoins « faisable » une résolution diplomatique du conflit entre Israël et le Hezbollah : c’est « la meilleure option », a déclaré jeudi la porte-parole de la Maison Blanche. Dans la soirée, le président français Emmanuel Macron a adressé un message vidéo aux Libanais, leur assurant qu’un « chemin diplomatique existe ».
(Avec AFP)
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