Sierra Leone: le procès Taylor pourrait pâtir de problèmes de financement

« Nous avons un trou de 5 à 6 millions de dollars » sur le budget 2009 de 28 millions de dollars, a expliqué le procureur Stephen Rapp, joint par téléphone par l’AFP.

« L’activité principale (du tribunal) est le procès Taylor » pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Sierra Leone, a-t-il rappelé.

« Vous pouvez avoir les meilleurs preuves du monde (. . . ) si un tribunal n’a plus de ressources, un accusé pourrait être libéré », a prévenu le procureur. « Nous avons besoin de ces ressources pour terminer le boulot ».

Le procès avait été délocalisé de Freetown à La Haye à la demande du Liberia, qui invoquait des raisons de sécurité.

« Notre situation est particulière. S’il n’y avait eu le procès Taylor, nous n’aurions pas dû mettre en place des bureaux à La Haye, engager des procédures très coûteuses, notamment le transport de témoins sur des milliers de kilomètres », a ajouté M. Rapp.

« Certains pays qui avaient fait des donations auparavant ne se sont pas encore engagés envers la cour », comme l’Allemagne, le Danemark et la France. « Ils ont été dans le passé des donateurs importants », selon lui.

Le TSSL devrait disposer de fonds jusqu’en juin, mais ne possède aucune certitude de financement pour juillet et août, date à laquelle les avocats de Charles Taylor pourraient commencer à présenter sa défense, a-t-il poursuivi.

Ceux-ci ont indiqué vendredi en audience qu’ils demanderaient l’acquittement de leur client en avril avant de préparer sa défense.

Charles Taylor, qui plaide non coupable, dirigeait en sous-main, selon l’accusation, les rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) afin de contrôler les ressources abondantes, notamment en diamants, de cet Etat voisin du Liberia.